Après la mobilisation de la communauté archéologique contre la décision d’Alain Juppé d’autoriser à Rodez la reprise de la construction d’un immeuble à l’emplacement d’un site médiéval, Philippe Douste-Blazy a annoncé la mise en œuvre d’une fouille.
RODEZ. "Les promoteurs peuvent reprendre l’opération immobilière envisagée sans craindre d’être poursuivis pour démolition de vestiges archéologiques". Cette phrase lapidaire, extraite d’une lettre d’Alain Juppé, a provoqué une grève nationale des archéologues de France le 21 janvier. La lettre du Premier ministre au vice-président du conseil régional de Midi-Pyrénées est consécutive à l’échéance d’un arrêté de "mise en instance de classement provisoire du terrain parmi les monuments historiques", pris par la direction du Patrimoine en octobre 1995. Le ministère de la Culture entendait par ce biais parer au refus du Crédit immobilier de financer des fouilles de sauvetage avant la construction d’un immeuble de logements et d’un parking souterrain situés à l’emplacement d’un site archéologique recelant trente mètres de fortifications médiévales. Mais l’administration n’ayant pas procédé au classement définitif du terrain au bout d’un an, délai prévu par les textes, Alain Juppé a cru devoir autoriser le Crédit immobilier à reprendre les travaux. Le 23 janvier, le ministre de la Culture a annoncé qu’un accord avait été trouvé avec le promoteur pour la prise en charge d’une fouille archéologique préalable d’un montant de 600 000 francs et d’une durée de deux mois. Cette opération sera subventionnée à 50 % par le ministère. L’affaire illustre les imperfections d’une législation qui protège les sites sans prévoir de financement pour les fouilles d’urgence.
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Rodez défend ses remparts
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°33 du 1 février 1997, avec le titre suivant : Rodez défend ses remparts