Musées et institutions britanniques ont jusqu’au 22 juin pour réunir les 9,3 millions de livres sterling nécessaires à l’acquisition d’un tableau tardif de Rembrandt dont l’exportation a été bloquée, au grand dam du Mauritshuis de La Haye.
LA HAYE. En décidant de bloquer l’exportation du Portrait d’un vieil homme par Rembrandt, une huile sur toile signée et datée 1667, les autorités britanniques ont provoqué un certain émoi aux Pays-Bas, particulièrement attachés à leurs peintres du Siècle d’or. Le Mauritshuis, qui en avait négocié l’achat avec les héritiers de Lord Cowdray pour la somme considérable de 31 millions de florins (91,8 millions de francs), devra donc attendre qu’un éventuel acheteur britannique se manifeste. Musées et autres institutions ont jusqu’au 22 juin pour faire une proposition équivalente, et le délai pourrait être prorogé jusqu’au 22 septembre s’il existe une possibilité sérieuse de voir les fonds rassemblés. Tandis que le gouvernement hollandais soulignait l’intérêt patrimonial exceptionnel de ce tableau, le département pour la Culture britannique indiquait que les collections publiques du Royaume-Uni ne possédaient que deux portraits d’homme de la dernière période du maître hollandais. La présence sur les cimaises de la National Gallery de Londres de l’exceptionnel Portrait de Jacob Trip, peint dans les années 1660, semble exclure qu’elle cherche à acquérir la toile convoitée par le Mauritshuis. Pour autant, il n’est pas sûr que d’autres musées puissent réunir une telle somme dans un délai aussi bref, alors que l’Heritage Lottery Fund réduit toujours plus les subventions qu’il leur accorde, avec 66 millions de livres pour l’exercice en cours.
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Rembrandt ne file pas à l’anglaise
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°80 du 2 avril 1999, avec le titre suivant : Rembrandt ne file pas à l’anglaise