Parc à thème, pôle d’entreprises ou complexe sportif, ce sont quelques-unes des hypothèses sur lesquelles réfléchit le gouvernement britannique pour la reconversion du Dôme du Millénaire. Les bénéfices retirés de cette future liquidation intéressent déjà le Victoria & Albert Museum pour financer « la Spirale » de Daniel Libeskind.
LONDRES (de notre correspondant) - Le gouvernement britannique examine actuellement le sort du Dôme du Millénaire après le 31 décembre 2000. Pour réutiliser cette énorme structure en forme de tente installée sur la péninsule de Greenwich, un parc à thème, un pôle d’entreprises ou un complexe sportif ont été proposés, avec, pour certains, la participation d’investisseurs d’Afrique du Sud, de Malaisie ou du Japon. Sur les soixante-dix groupes qui, dans un premier temps, ont fait part de leur intérêt pour le lieu, vingt-deux demandes officielles ont été déposées et dix projets présentés ; six ont finalement été retenus. Leurs auteurs doivent fournir des plans détaillés avant le mois d’avril, et une décision devrait être prise cet été, considérant non seulement l’aspect financier, mais aussi l’intérêt de cette nouvelle destination du bâtiment pour le pays et la région. Après la fermeture, le 31 décembre, le transfert devrait avoir lieu au cours du deuxième semestre 2001. Un report est toutefois possible si l’ouverture du Dôme est prolongée pendant les premiers mois de l’année pour atteindre un nombre suffisant de visiteurs.
Qu’obtiendra l’heureux élu ? L’entreprise ou le conglomérat disposera d’un bail à long terme, probablement de plusieurs dizaines d’années, même si la longévité de la construction, du moins dans certaines de ses parties, est bien supérieure. Ses mâts et câbles ont une durée de vie estimée à soixante-quinze ans et son toit couvert de Téflon pourrait tenir au moins vingt-cinq ans, voire plus avec un entretien approprié. S’ajoutent au bâtiment deux hectares de terrain. Les structures intérieures, qui appartiennent soit à la New Millennium Experience Company, soit à ses sponsors, pourraient être mises à la disposition de l’acquéreur. Aucun des enchérisseurs n’a indiqué le montant de son offre, mais le gagnant devra pour le moins avancer 100 millions de livres sterling (1,08 milliard de francs), peut-être même 150 millions (1,62 milliard). Le terrain du Dôme appartient à English Partnerships, l’agence gouvernementale pour l’environnement qui a acquis les douze hectares de la péninsule de Greenwich et gère l’appel d’offres pour la réutilisation du Dôme.
Une vente bienvenue
Le produit de la liquidation sera divisé en trois. British Gas, propriétaire du terrain à l’origine, en recevra 7,5 % (pourcentage inclus dans le contrat de vente initial des douze hectares cédés 20 millions de livres). Les 92,5 % restants seront répartis à peu près pour moitié entre English Partnerships et la New Millennium Experience Company. Quand celle-ci arrivera au terme de son mandat, en 2001, sa part retournera à la Millennium Commission, qui constituait sa principale source de financement grâce à la Loterie nationale. La Millennium Commission s’attend à recevoir une somme de l’ordre de 50 millions de livres ; le montant exact dépendra de l’offre finale et du partage avec English Partnerships. La situation se compliquerait si une vente insuffisante de billets empêchait la New Millennium Experience Company de couvrir ses dépenses, malgré l’existence d’un fonds de secours de 41 millions.
Reste à savoir ce que la Millennium Commission fera de cet argent. Le Victoria & Albert Museum a discrètement suggéré de suivre l’exemple de l’Exposition Universelle de 1851, dont les bénéfices avaient permis la création des nouveaux musées de South Kensington. En effet, le V&A envisage de présenter une seconde demande à la Millennium Commission pour la réalisation de “la Spirale” de Daniel Libeskind à l’entrée du musée. Depuis le rejet de sa première requête, il y a quatre ans, le musée a réuni 34 millions de livres sur les 80 nécessaires.
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Que faire du Dôme après le Millénaire ?
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°98 du 4 février 2000, avec le titre suivant : Que faire du Dôme après le Millénaire ?