Pour sa 7e édition, Nuit blanche, le rendez-vous des noctambules de l’art contemporain, se concentre sur des projets monumentaux conçus en partenariat avec la SNCF autour de cinq gares parisiennes. Avec Pierrick Sorin, Tony Oursler ou Gu Dexin, la vidéo est cette année à l’honneur.
PARIS - Le rendez-vous annuel des noctambules de l’art contemporain aura plus que jamais l’ambition cette année de rompre le « train-train » quotidien des Parisiens. En effet, en partenariat avec la SNCF, la septième édition de Nuit blanche, qui se déroulera dans la nuit du 4 au 5 octobre, s’organisera principalement autour de cinq gares de la capitale. Symbole de l’empressement qui rythme la vie urbaine, la gare sera le site stratégique pour bouleverser les perceptions. Ainsi les deux directeurs artistiques, Hervé Chandès (directeur de la Fondation Cartier) et Ronald Chammah (distributeur, restaurateur de films et commissaire d’exposition), ont-ils misé sur la monumentalité des œuvres pour que la gare, lieu de passage, devienne pour une nuit l’espace de la contemplation.
Projections géantes
La vidéo est à l’honneur dans la programmation avec les interventions de Tony Oursler visibles gare du Nord, Pierrick Sorin gare de l’Est ou Gu Dexin sur la tour Saint-Jacques. Ces projections géantes transfigureront les architectures parisiennes tandis que l’installation lumineuse du Japonais Ryoji Ikeda sur la façade de la tour Montparnasse métamorphosera le paysage d’un quartier entier. L’invitation au voyage qu’inspire le motif de la gare trouve aussi un écho dans les multiples nationalités des artistes conviées, apportant le dépaysement au cœur de cette Nuit blanche. Dans la gare de Lyon, Shaad Ali dirigera le tournage d’une comédie musicale bollywoodienne pendant que le réalisateur hongkongais Johnnie To remontera aux origines du film de samouraï dans un petit théâtre de bambou accroché sur la façade de la Comédie-Française. Ce parcours euphorique ménagera quelques pauses méditatives : à l’église Saint-Germain-des-Prés où Patti Smith tentera une improvisation musicale à partir des textes de saint François d’Assise ; sur le parking de la gare de Bercy où sera projeté Notre Siècle (1982), de l’Arménien Artavazd Pelechian, une réflexion critique sur le rêve d’hégémonie des grandes puissances mondiales. Ce mélange des arts et des genres donne le ton aux nombreux événements associés organisés autour de cette programmation volontairement resserrée. Parmi les soixante-dix manifestations off, c’est encore l’image en mouvement et l’interactivité qui priment pour séduire de nouveaux publics, ambition que rappelle Christophe Girard, adjoint au maire chargé des arts plastiques. Enfin, la Nuit blanche « ira bon train » en dehors de Paris, à Saint-Denis par exemple où la programmation sera abondante, mais aussi dans quelques villes de France (Amiens, Metz et Brison-Saint-Innocent en Savoie) avant de prendre l’avion pour Toronto, Miami ou encore Gaza où le concept s’est déjà exporté.
Dans la nuit du samedi 4 au dimanche 5 octobre, de 19h à 7h, le programme sur paris.fr et infoline au 3975.
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Nuit blanche - Sur les rails
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°287 du 19 septembre 2008, avec le titre suivant : Nuit blanche - Sur les rails