Les Celtes font l’objet depuis longtemps d’engouements parfois plus ou moins recommandables, nourris par le voile de mystère qui plane encore sur les traditions et croyances de cette civilisation. Aujourd’hui, surtout dans le domaine de la musique, les festivals « celtiques » ne démentent pas leur succès, à l’image de celui organisé depuis de nombreuses années à Lorient (Morbihan). « L’attribution “celtique” prend aujourd’hui un sens plus géographique qu’historique, évoquant une très ancienne et mélancolique fraternité entre les dernières régions où résonnent encore les accents des dialectes gaélique et britonique », écrit Christiane Éluère dans L’Art des Celtes.
Mais qui était vraiment ce peuple ? Il s’établit en Europe centrale à partir de 1000 avant J.-C. et s’installe peu à peu dans les îles britanniques et en Irlande, en Gaule, ainsi que dans le centre et l’ouest de la péninsule Ibérique. L’apogée de son art correspond à la période dite de « La Tène » (Ve s. av. J.-C.-Ier s. av. J.-C.), du nom d’une localité suisse dans laquelle fut retrouvé en 1856 un vaste ensemble d’objets en fer. L’art celte se poursuivra même à partir du Ve siècle en Irlande en fusionnant avec l’esprit du christianisme.
L’ouvrage édité aujourd’hui par Citadelles et Mazenod retrace toute l’histoire de cette civilisation marquée par sa maîtrise et son emploi raffiné du métal. « “L’art” est d’abord la science, le savoir, puis le moyen, la méthode, écrit Christiane Éluère. L’art celte ne se serait effectivement pas développé si artisans et artistes n’avaient pas atteint un haut niveau technique, une excellente connaissance et maîtrise des matériaux. Cela est valable en particulier pour les bronziers, verriers, orfèvres et forgerons, qui sont avec les potiers les maîtres des arts du feu. » Cette civilisation donnera ainsi naissances à quelques pièces extraordinaires comme le casque d’apparat en fer, bronze, or, argent et corail retrouvé dans la grotte des Perrats à Agris, en Charente, et aujourd’hui conservé au Musée des beaux-arts d’Angoulême. Richement illustré, comme tous les volumes de cette collection – même si quelques reproductions sont ici décevantes –, cet ouvrage de référence s’impose d’emblée pour découvrir ou approfondir sa connaissance de l’art des Celtes.
L’Art des Celtes, Christiane Éluère, collection « L’art des grandes civilisations », Citadelles et Mazenod, 616 p., 193 euros, ISBN 2-85088-436-7.
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Nos ancêtres les Celtes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°204 du 3 décembre 2004, avec le titre suivant : Nos ancêtres les Celtes