2001 Après une maîtrise de lettres modernes, Noël Corbin (né en 1968) exerce diverses missions dans l’administration culturelle et complète sa formation à l’Institut régional d’administration de Lille. Ce travail sur le terrain lui donne envie d’« agir en amont des politiques publiques culturelles », ce qui – en France – passe par la case ENA, qu’il intègre en 2001. À sa sortie, quoi de mieux que la direction du Budget au ministère de l’Économie et des Finances pour « maîtriser les aspects budgétaires » ? Le nouvel énarque reste cinq ans à Bercy, d’abord au bureau culture et audiovisuel (histoire de garder un lien avec ses racines), puis au bureau de la solidarité et de l’insertion.
2008 Muni de ce précieux viatique, il est solidement équipé pour prendre la direction juridique et financière du Musée du Louvre, alors dirigé par Henri Loyrette. « C’était une période très lourde pour le musée, se souvient-il. On était en plein chantier du Louvre-Abu Dhabi, du nouveau département des Arts de l’islam, du Louvre-Lens… » Il n’assistera cependant – de l’intérieur – à aucune inauguration. Il quitte le musée un an avant l’ouverture des nouvelles salles d’art islamique et de celle du Louvre-Lens (2012). Le Louvre-Abu Dhabi est alors ensablé, les annonces de retard se succèdent.
2011 Noël Corbin officie pendant plus de cinq ans à la direction des Affaires culturelles (DAC) de la Ville de Paris, d’abord comme sous-directeur de la création artistique, puis comme directeur – il fera à la même époque un passage de quelques mois au ministère de la Culture, en tant que secrétaire général adjoint. La DAC est un gros paquebot de 2 800 agents, doté d’un budget de près de 350 millions d’euros. « C’est à Paris, avec ses conservatoires et bibliothèques, que je prends la mesure du lien direct et rapide entre une décision en amont et son impact sur les usagers », dit-il.
2017 Il revient au ministère de la Culture en tant qu’inspecteur général des affaires culturelles pour assister Érik Orsenna dans la rédaction d’un rapport sur les bibliothèques que le nouveau président Emmanuel Macron a commandé à l’écrivain. Rapport qui sera suivi d’une série de mesures, puis du rapport Racine sur les artistes-auteurs auquel il collabore aussi, mais dans une moindre mesure.
2020 Roselyne Bachelot le nomme officiellement, le 7 septembre, préfigurateur d’une nouvelle direction au ministère de la Culture. En réalité, il y travaille depuis l’automne dernier. Cette nouvelle direction, qui n’a pas encore de nom et sera effective le 1er septembre 2021, doit incarner la grande ambition de tout pouvoir exécutif depuis Malraux : la démocratisation culturelle. Elle gérera en propre l’Éducation artistique et culturelle et le Pass culture, lequel semble avoir sauvé sa peau. Elle devra aussi coordonner la politique ministérielle sur l’enseignement supérieur, dont la tutelle reste exercée par les directions générales des Patrimoines et de la Création artistique. La Recherche relève davantage des attributions de cette direction qui récupère dans son giron Universcience (palais de la Découverte et Cité des sciences). Elle doit aussi assurer un meilleur lien avec les territoires, nouveau mantra du gouvernement.
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Noël Corbin : le nouveau Monsieur « démocratisation culturelle »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°551 du 18 septembre 2020, avec le titre suivant : Noël Corbin, préfigurateur d’une nouvelle direction au ministère de la Culture : Le nouveau Monsieur « démocratisation culturelle »