Juillet-août, mois des chaleurs et des blockbusters, apportent cette année, entre autres événements bruyamment annoncés, Dommage collatéral, énième retour vengeur de notre ami Arnold Schwarzenegger. Malgré Andrew Davis, qui signa il y a presque dix ans l’excellent Fugitif, nulle surprise ici, le vieux scénario héroïque plutôt de l’homme seul défendant mieux l’Amérique que le gouvernement et que les technocrates en costume sombre du FBI. Arnie, bafouant toutes les lois, court faire la peau dans sa tanière colombienne à El Lobo, le Loup, vil terroriste qui a tué sa femme et son fils, bête assez méchante pour vouloir la révolution par le sang et pervertir sa propre famille au nom de la cause. L’entendez-vous ? C’est le disque, usé mais inrayable, du bon père comme cœur absolu de la politique made in USA. Ne riez pas, car il y a plus grave. Dans Dommage collatéral, le sport lui-même fatigue, molles bastons, pyrotechnie facile, sadisme grotesque du salaud, péripéties exotiques entre l’Anglais et l’Espagnol, Los Angeles, la Colombie et Washington. Là est le cruel dommage, qui parle en faveur de l’hypothèse, chaque saison hélas plus crédible, d’une ruine inévitable de ce monument que fut, pendant grosso modo quinze ans, le cinéma d’action hollywoodien, superbe combat – notamment – de la chair et de la pierre.
- Dommage collatéral (Collateral Damage), de Andrew Davis. Avec Arnold Schwarzenegger, Francesca Neri, Cliff Curtis. En salles le 3 juillet.
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Navet estival
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°538 du 1 juillet 2002, avec le titre suivant : Navet estival