PARIS
Entrées au Musée d’Orsay par dation, des peintures de Maurice Denis et de ses amis Vuillard et Laval sont présentées jusqu’au 20 avril au public dans l’une des petites salles d’exposition de l’établissement. Si deux d’entre elles resteront dans les collections de l’institution parisienne, les cinq autres iront enrichir des musées de province, conformément à la volonté de décentralisation du gouvernement.
PARIS - Acceptées par l’État en dation (1), en 1999 et 2001, cinq peintures de Maurice Denis, une d’Édouard Vuillard et une de Charles Laval sont actuellement exposées au Musée d’Orsay, à Paris. Les toiles proviennent de la collection de Dominique Maurice-Denis (1909-1997), fils du peintre nabi. Parmi les œuvres de ce dernier figurent un Portrait de l’artiste à l’âge de dix-huit ans (1889), Jeunes filles à la lampe (1891), Régate à Perros-Guirec (1892), dans lequel il conjugue l’héritage de Pont-Aven et ses recherches nabies, ou encore Marthe au piano (1891), portrait de la fiancée du peintre, “plus belle que toutes les images, que toutes les représentations, que tous les effets subjectifs”, selon ses propres mots. Condensés de la poétique symboliste de l’artiste et particulièrement représentatifs de son style, les célèbres Arbres verts, encore appelés Les Hêtres de Kerduel (1893), ainsi que Marthe au piano, resteront au Musée d’Orsay. L’autoportrait ira enrichir les collections du Musée Maurice-Denis, à Saint-Germain-en-Laye, les Jeunes filles à la lampe, celles du Musée des beaux-arts de Lyon tandis que Régate à Perros-Guirec sera déposé pour deux ans au Musée de Grenoble, avant d’aller rejoindre les salles du Musée des beaux-arts de Quimper. Deux autres tableaux, particulièrement chers à Maurice Denis, sont venus s’ajouter à cette dation : Femmes au bord de la mer (1887-1889), esquisse dite aussi La Martinique de Charles Laval, et Intérieur chez Maurice Denis (1907) d’Édouard Vuillard, dans lequel se distingue nettement le fameux Autoportrait au Christ jaune de Gauguin. Le premier ira rejoindre le Musée des beaux-arts d’Albi, actuellement en rénovation, le second celui de Saint-Germain-en-Laye. Ces mesures s’inscrivent dans le cadre des grands projets de décentralisation voulus par l’État et permettent “de reconnaître les capacités des collectivités locales à s’occuper des affaires culturelles”, a précisé le ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon lors de l’inauguration de l’exposition. À cette occasion, Claire Denis a annoncé la donation au Musée d’Orsay des photographies prises par son grand-père en 1914. Serge Lemoine, directeur du musée, a, pour sa part, révélé l’organisation future d’une grande rétrospective “Maurice Denis”.
(1) Dispositif qui permet depuis 1968 à des héritiers d’acquitter en œuvre(s) d’art leurs droits de succession.
Jusqu’au 20 avril, Musée d’Orsay, salle 67, premier étage, 62 rue de Lille, 75007 Paris, tél. 01 40 49 48 14.
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Nabis de lumière pour Orsay
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°168 du 4 avril 2003, avec le titre suivant : Nabis de lumière pour Orsay