L’intersyndicale dénonce un sous-effectif chronique et demande l’ouverture de 26 postes.
PARIS - Le 7 mars, à la veille de l’inauguration de l’exposition printanière « Picasso. Sculptures » au Musée national Picasso-Paris, les agents de l’établissement public ont voté la grève, au risque pour les visiteurs de trouver portes closes le lendemain. Cette action symbolique n’est pas sans précédent pour le musée. En octobre 2015 déjà, une grève avait été évitée de justesse pour les mêmes raisons : un sous-effectif chronique pour le musée ouvert en grande pompe en 2014.
Au sortir d’une réunion entre les représentants syndicaux et ceux du ministère de la Culture, l’accueil du public a pu se faire sans encombre le 8 mars, et le dialogue social s’est enclenché pour créer des postes dans un établissement marqué par plusieurs crises sociales.
« Réinternalisation »
De fait, l’intersyndicale CFDT-CGT-SUD est unanime : il manque du personnel au Musée Picasso. C’est une demande bien connue des services du ministère et de la direction de l’établissement, depuis la « réinternalisation » des missions d’accueil, de surveillance et de magasinage dans le projet du musée en 2013. « Les problèmes datent de cette réinternalisation, les plafonds d’emplois prévus par le ministère ont été nettement sous-évalués au moment où la Culture subissait des coupes franches dans son budget », dénonce Cécilia Rapine, secrétaire générale adjointe de la CFDT-Culture. Les établissements publics à caractère administratif (EPA) ont la particularité de compter d’une part des emplois inscrits sur le budget de l’État, et d’autre part, des emplois inscrits sur leurs propres budgets. Cette donnée implique des négociations tripartites entre l’État, l’EPA et les syndicats pour obtenir des créations de postes, dans les arbitrages budgétaires annuels de la loi de finances. Si, depuis son ouverture en 2014, le plafond d’emplois a été relevé chaque année, au moment où d’autres musées devaient revoir à la baisse leurs prétentions, en octobre 2015, un premier préavis de grève est déposé : pour les agents, 103 équivalents temps plein travaillé (ETPT), dont 38 à la charge de l’établissement et 65 à la charge de l’État, ce n’est pas suffisant. « 26 postes [le nombre déjà demandé lors du préavis de grève levé en octobre 2015], c’est pour accompagner la montée en puissance du musée, il manque des postes dans l’administratif, la surveillance, mais aussi dans la filière scientifique. Aujourd’hui, dans la surveillance, il n’y a aucune marge pour les arrêts maladie, cela met les équipes sous pression. » Six postes sont alors ouverts par le ministère.
En ce mois de mars, la grève n’a pu être évitée, les postes créés en 2015 n’ayant toujours pas été pourvus sur concours. Le ministère a accepté le 8 mars de les ouvrir à la vacation, en attendant un recrutement rapide sans concours. Un protocole d’accord devrait être signé, portant sur le nombre d’emplois et le dialogue social. Début mai, un arbitrage devrait être rendu par le cabinet de la ministre. Reste à définir un organigramme au sein de l’établissement : malgré 13 départs enregistrés depuis le limogeage d’Anne Baldassari en 2014, causant une redistribution des tâches et de postes pourvus en intérim, les représentants du personnel et la direction n’ont toujours pas trouvé accord sur l’organisation hiérarchique précise du musée. Musée qui n’a pas souhaité répondre à nos questions.
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Musée Picasso - Problèmes d’effectifs
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°453 du 18 mars 2016, avec le titre suivant : Musée Picasso - Problèmes d’effectifs