Christine Albanel a essuyé les reproches des députés sur sa gestion du conflit entre le Louvre et la RMN.
PARIS - Son projet de loi « Création et Internet » (ou « loi Hadopi ») à peine retoqué en séance par les députés, la ministre de la Culture, Christine Albanel, a dû entendre les critiques présentées – avec toutes les formes d’usage – par le président de la 3e chambre de la Cour des comptes et les députés de la mission d’évaluation et de contrôle (MEC), lors de son audition le 9 avril. Depuis plusieurs semaines, cette émanation de la commission des finances de l’Assemblée nationale a en effet lancé une série d’auditions consacrées aux musées nationaux et plus particulièrement au premier d’entre eux, le Musée du Louvre. Un rapport sera rendu public à la fin mai. Au fil des entretiens, les questions des députés, qui s’appuient pour leurs travaux sur deux rapports que mène actuellement la Cour des comptes, se sont logiquement focalisées sur les rapports délétères entre le Louvre et la Réunion des Musées nationaux (RMN). La Ministre était donc attendue par les parlementaires, qui s’étaient interrogés à plusieurs reprises sur le rôle de la tutelle dans ce conflit, (lire le JdA no 300, 3 avril 2009, p. 6). Les remarques n’ont pas manqué. Jean Picq, président de la 3e chambre de la Cour des comptes, a ainsi déploré : « L’arbitrage du ministère aurait gagné à être plus rapide, ce qui aurait permis d’éviter ces guerres inutiles et coûteuses. Être en situation d’arbitrer les conflits est une nécessité pour la tutelle. » Nicolas Perruchot (NC), l’un des rapporteurs, n’a pas dit autre chose au sujet de ces « combats d’enfants gâtés ». « Trop d’absence de discussions de la part du ministère a abouti à des situations aberrantes », a relevé le député. Peu convaincante, Christine Albanel a tenté de minimiser ces dissensions, évoquant des querelles de personnes. « On dirait que vous nous dites, de guerre lasse, que cela fonctionne », s’est étonné Marcel Rogemont (SRC).
Une question de courage
Dans la matinée, c’est l’ancien ministre Jean-Jacques Aillagon, aujourd’hui président de l’Établissement public du musée et du domaine de Versailles, qui se tenait à la place de Christine Albanel. Devant les députés, il a notamment réaffirmé avec force son attachement à la RMN. Et détaillé sa conception du rôle de l’établissement : organe à disposition des petits musées – mais sur la base de relations contractuelles ; photothèque des musées nationaux ; opérateur pour la programmation des Galeries nationales du Grand Palais, « où l’État aurait dû avoir le courage d’entreprendre un grand projet culturel ». L’ancien ministre a également regretté que la RMN n’ait pas endossé le rôle d’instrument de la politique internationale des musées, à la place de France-Muséums. Les magistrats de la Cour des comptes ont déclaré partager entièrement cette vision. Pour qui en doutait encore, Jean-Jacques Aillagon est toujours prêt à reprendre du service Rue de Valois.
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°301 du 17 avril 2009, avec le titre suivant : Ministre aux abonnés absents