NEW YORK - Application stricte des principes modernes, usage aérien du verre et de l’acier pour composer un bâtiment résumé à trois dalles horizontales – une terrasse, un plancher et un toit –, la Farnworth House signée par Mies van der Rohe en 1951 est la quintessence de sa célèbre maxime : « Less is more ».
Arrivé aux États-Unis en 1938, le dernier directeur du Bauhaus rencontre en 1945 la docteur Edith Farnsworth, qui lui commande sa résidence secondaire à une centaine de kilomètres de Chicago. Bien qu’entachée par un procès entre les deux parties, la collaboration débouchera sur l’un des jalons de l’histoire de l’architecture. C’est donc le symbole du Style international développé outre-Atlantique qui sera mis aux enchères par Sotheby’s New York le 12 décembre. Estimée entre 4,5 et 6 millions de dollars (3,7 et 5 millions d’euros), la Farnsworth House va être vendue lors d’une vacation consacrée au design du XXe siècle. Posé sur des pilotis permettant sa construction sur un terrain inondable, le bâtiment de 25 mètres de long ne bénéficie d’aucune mesure de classement et pourrait être aisément déplacé. De quoi relancer le débat sur la contextualisation de l’architecture moderne, mais surtout alerter les associations de préservation du patrimoine de l’Illinois. Depuis 1997, Lord Palumbo, acquéreur de la villa en 1972, l’avait ouverte au public, l’orientant doucement vers le domaine public. Mais, lorsqu’il a décidé de s’en séparer (lire le JdA n° 124, 30 mars 2001), l’ancien président du Council of Arts de Grande-Bretagne n’a pas réussi à trouver un accord avec l’administration fédérale et a finalement décidé de la confier à l’auctionneer. La villa finira-t-elle dans un parc de sculptures ? Pour éviter sa délocalisation et permettre son accès à la visite, deux associations – National Trust for Historic Preservation (NTHP) et le Landmarks Preservation Council of Illinois (LPCI) – ont lancé une souscription.
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Mies aux enchères
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°182 du 5 décembre 2003, avec le titre suivant : Mies aux enchères