Républicain dans une ville majoritairement démocrate, Michael Bloomberg a pourtant remporté les dernières élections municipales de New York. À partir du mois de janvier, il devra apporter les solutions à la situation dramatique qui s’abat sur la plus grande ville des États-Unis dont les musées payent actuellement le prix fort.
NEW YORK (de notre correspondant) - Le nouveau maire de New York, Michael Rubens Bloomberg, entrera en fonction au mois de janvier. Âgé de cinquante-neuf ans, ce politicien improvisé – patron d’une importante agence de communication financière – a remporté contre toute attente les élections du 7 novembre dernier contre son adversaire démocrate Mark Green. Malgré l’ampleur du déficit financier prévu pour 2002 et des budgets généralement restreints, les musées – dont 21 sont, en partie, financés par la ville – espèrent que leur nouveau maire saura contribuer à leur développement. Or, la municipalité vient d’imposer un gel des embauches qui sera peut-être le prélude à des licenciements. Face aux besoins de la police et des services médicaux, la culture ne constitue pas une priorité.
Quant aux musées privés, dont la fréquentation a baissé de 50 % par rapport à l’an dernier, ils sont les premiers à s’engager sur l’inéluctable chemin de l’austérité. Le Guggenheim a déjà annoncé des licenciements, tandis que les salaires du Musée du Barrio ont été réduits de 20 %. Le département des Affaires culturelles de New York reçoit environ 100 millions de dollars par an et ce budget devrait également être diminué de 15 %.
En outre, lors des dernières élections présidentielles, New York a voté contre George W. Bush et ne devrait par conséquent s’attendre à aucune largesse du gouvernement. La fortune personnelle du nouveau maire, estimée à 4 milliards de dollars, peut laisser croire à la générosité de l’homme d’affaires – comme l’État et la ville l’avaient espéré – pour combler les trous dans le financement des arts. Personne ne s’attend à ce que Michael Bloomberg, membre du conseil d’administration du Metropolitan Museum of Art soit un adversaire des musées comme l’a été Rudolph Giuliani. Celui-ci avait enfourché son cheval de bataille pour fustiger l’“anti-catholicisme” de l’exposition “Sensation !” au Musée de Brooklyn (lire le JdA n° 90, 8 octobre 1999) et créer une “commission de décence” destinée à contrôler la nature des œuvres exposées à New York, qui n’a toutefois jamais vu le jour. Au cours de l’année dernière, près de 40 millions de touristes ont visité les musées de New York, et au Guggenheim, par exemple, 60 % des visiteurs étaient européens. C’est pourquoi la ville a décidé de quadrupler son budget promotionnel de 10 millions de dollars afin de faire revenir les touristes en masse. Bloomberg a placé à la tête de son équipe Nathan Leventhal, ancien directeur du Lincoln Center for the Performing Arts, et il a créé un poste qui reste à définir – défenseur du bien public – dont la charge reviendra à Betsey Gotbaum, ancienne directrice de la New York Historical Society. Un des premiers défis culturels du nouveau maire sera d’éviter des projets de réparation trop hâtifs, comme celui de transformer le site du World Trade Center en “Zone Liberté”, évalué à 54 millions de dollars.
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°137 du 23 novembre 2001, avec le titre suivant : Maire des arts ?