En un an, les productions cinématographiques internationales ont triplé et les investissements dans le cinéma francilien ont augmenté de 28 %. La capitale enregistre une hausse de 15 % des journées de tournage en 2017.
ÎLE-DE-FRANCE - « Ici, nous pouvons tout tourner, y compris des scènes de haute montagne ou de bord de mer », se réjouit Pierre-Yves Bournazel, qui vient de présenter pour la douzième année consécutive son étude « Observatoire de la production audiovisuelle et cinématographique en Ile-de-France », conjointement avec la mutuelle Audiens. Dernier tournage spectaculaire en date, le blockbuster Mission : Impossible 6, où l’on a pu apercevoir Tom Cruise réaliser ses cascades en parcourant à toute allure à moto l’avenue de l’Opéra. Le survol de l’héliport de Bercy, lors des repérages, a aussi un peu inquiété le ministre de l’Économie et des Finances, Michel Sapin, pensant aux ruches paisiblement installées – à son initiative – sur cette plateforme, inutilisée depuis deux ans.
« Pour 35 jours de tournage, 25 millions d’euros seront dépensés en Ile-de-France et 400 techniciens travaillent sur le film », a précisé le président de la commission. Quant aux créations d’emplois, « les chiffres 2016 ne sont pas définitifs mais ils devraient être encore meilleurs, assure Pierre-Yves Bournazel, avec une croissance de 5 % environ tous types d’emplois confondus (permanents et intermittents) ».
La hausse de la production de séries télévisuelles n’est pas non plus étrangère à cette croissance continue, avec « Versailles » (30 millions d’euros de budget par saison, produite par Canal dans le château du même nom, ou les studios de Bry-sur-Marne). « Le Bureau des légendes » et son univers d’espions de la DGSE est quant à elle considérée comme la série française la mieux exportée de tous les temps, ayant généré le plus de revenus à l’étranger avec 3,7 millions d’euros).
Le film d’animation français tire son épingle du jeu grâce aux productions internationales entièrement fabriquées en Ile-de-France. « Les Minions », né dans le studio parisien Mac Guff, est devenu le deuxième film d’animation au monde. Après « Moi, moche et méchant », le studio, créé en 1986 par Jacques Bled au début des images numériques et de la 3D en France, depuis racheté par Universal, est entré dans le top 4 mondial.
70 tournages à la Cité universitaire
Ces évolutions positives sont « le signe que le pari de l’attractivité est gagné, grâce aux crédits d’impôt et aux savoir-faire de l’industrie française », se réjouit de son côté Frédérique Bredin, présidente du Centre national du cinéma et de l’image animée. En effet, le crédit d’impôt international est passé de 20 % à 30 % le 1er janvier 2016, et ne freine plus les grosses productions qui se relocalisent désormais dans l’Hexagone. Avec des films comme Django d’Étienne Comar, Au revoir là-haut d’Albert Dupontel, le Bollywood Befikre (« Insouciants » en hindi), réalisé en partie à la Cité du cinéma et qui souhaite aussi conquérir le marché indien, Le Petit Spirou de Nicolas Bary, tourné dans une des dépendances de la Fondation d’Émile Deutsch de la Meurthe, au sein de la Cité internationale universitaire de Paris (CIUP). Avec ses 1 001 décors naturels, dans son parc de 34 hectares où vivent 12 000 étudiants d’origine étrangère au milieu de bâtisses parfois classées (Le Corbusier, Claude Parent, Willem Marinus Dudok), la CIUP a accueilli 70 tournages en 2016, soit 6 % des tournages franciliens, un record !
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L’industrie du cinéma et des séries se plaît en Île-de-France
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°479 du 12 mai 2017, avec le titre suivant : L’industrie du cinéma et des séries se plaît en Île-de-France