Pierre Cornette de Saint-Cyr, président par intérim, est candidat à sa succession.
PARIS - Le landerneau parisien s’est ému de la démission le 4 mai de Maurice Lévy de la présidence du Palais de Tokyo-Site de création contemporaine. Ce retrait a d’autant plus surpris qu’il est survenu quelques semaines après une négociation brillamment menée par le P-DG de Publicis avec le Centre Pompidou, affectataire de l’aile Ouest du Palais de Tokyo. L’ancien président avait obtenu la garantie d’indépendance du centre d’art, une augmentation de 100 000 euros de sa subvention et 900 m2 d’espaces supplémentaires. D’après Sofiane Le Bourhis, porte-parole du Palais de Tokyo, « Maurice Lévy a démissionné parce que ses obligations professionnelles au sein de Publicis l’empêchaient d’être aussi présent qu’il l’aurait souhaité. »
Pour certains, ce départ serait lié à un désaccord avec le directeur du site, Marc-Olivier Wahler. L’ancien président aurait souhaité un renforcement du pôle administratif, voire une transformation de la gouvernance de l’association. Pour Marc-Olivier Wahler, « il n’y a pas d’anguille sous roche. Le conseil doit se renouveler de manière périodique. Les présidents changent comme les directeurs. » Et de rajouter : « Mettre un directeur administratif au-dessus de ma tête a été une hypothèse parmi d’autres, mais personne n’accepterait une chose pareille. Tout le monde sait qu’il s’agirait de la fin de l’artistique. » Sofiane Le Bourhis précise que « dans la mesure où le Palais de Tokyo est en train de changer de dimension avec des expositions de type muséal comme celle d’Ugo Rondinone, qui nécessite des prêts des grands musées, Maurice Lévy pensait qu’il fallait réviser l’organigramme. On doit augmenter les équipes administratives aux côtés et non en dessous ou au-dessus du directeur. » Le commissaire-priseur Pierre Cornette de Saint-Cyr, président par intérim, assure que le départ de Maurice Lévy ne relève pas d’une querelle de personne. « Maurice ne serait pas le chef d’entreprise qu’il est s’il démissionnait dès qu’il y a un débat, observe-t-il. Il ne démissionne pas plus parce qu’il craindrait des problèmes avec le Centre Pompidou. Je connais Alain Seban [nouveau président du Centre Pompidou], c’est quelqu’un de clair et positif et nous allons collaborer ensemble. » Quoi qu’il en soit, les équipes du Palais de Tokyo semblent plus préoccupées par un renforcement du conseil d’administration que par la nomination d’un nouveau président. « Je crois que je vais rester président, s’aventure Pierre Cornette de Saint-Cyr. Je suis là depuis le début du site, j’y vais tous les jours. Au lieu de chercher un nouveau président, je vais me bagarrer pour faire entrer des gens utiles au conseil d’administration. » Quatre des membres actuels, dont Gilbert Costes et Gilles Fuchs, pourraient passer la main faute de temps. « Le Palais de Tokyo fonctionne comme une économie mixte, avec 50 % de notre budget venant du privé. Il faut que cela transparaisse dans le conseil d’administration, insiste Marc-Olivier Wahler. On doit y intégrer des grands capitaines d’industrie sur le principe du win or get. Ils doivent apporter de l’argent, ou mettre à profit leurs réseaux. »
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Lévy claque la porte
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°260 du 25 mai 2007, avec le titre suivant : Lévy claque la porte