La Bibliothèque nationale de France, Orsay, le Louvre, le Grand Palais, les musées nationaux... Cet hiver, les conflits sociaux se sont multipliés, occasionnant fermetures et gênes diverses pour les visiteurs. Si, chaque fois, des accords ont pu être trouvés, la situation reste instable, avec des différences marquées de statuts entre les salariés et une forte proportion de personnel précaire.
PARIS. La signature d’un protocole d’accord, le 23 décembre, entre la Réunion des musées nationaux (RMN) et les représentants du personnel, clôt une série de mouvements sociaux. Les établissements publics naviguent-ils pour autant vers un avenir calme et serein ? Rien n’est moins sûr. Les mécontentements étaient nombreux et certains subsistent. Le Louvre se voit déjà à nouveau confronté aux revendications des salariés d’un de ses prestataires de services, l’entreprise de gardiennage Safeti. Son contrat de sous-traitance prenant fin au 31 décembre 1998, les employés risquent d’être envoyés vers d’autres lieux de travail, bien que la loi oblige le repreneur à conserver 75 % des salariés sur le site : un point pas toujours respecté et qui laisse de toute façon 25 % du personnel sur la touche... Mais d’autres contrats de droit privé coexistent avec ceux de droit public, la diversité des statuts expliquant la multiplication des grèves. Ainsi, Orsay et le Louvre ont respectivement fermé neuf et six jours, une partie du personnel – principalement des fonctionnaires – réclamant des primes et des jours de récupération pour compenser la pénibilité de leurs conditions de travail. Les deux musées ont ensuite été plus ou moins fortement perturbés par la grève des employés de la RMN (établissement public de droit privé), qui sont chargés des boutiques et des vestiaires. Cette grève a davantage affecté le Grand Palais, où tout le personnel dépend de la RMN : deux expositions sur trois sont restées fermées pendant 15 jours. Outre des revendications salariales, le personnel demandait la transformation des contrats à durée déterminée (CDD) en contrats à durée indéterminée (CDI). La RMN comptant 1 000 employés fixes et 200 à 300 précaires, une partie des CDD correspondent à de véritables emplois, renouvelés régulièrement. Une quarantaine de postes – certains à temps partiel – feront l’objet de CDI. Tous les problèmes n’étant pas entièrement réglés, l’amateur d’art risque donc, un jour ou l’autre, de se retrouver à nouveau devant des portes closes. Il serait bon qu’une communication efficace envers le public – dindon de la farce ces derniers mois – soit au moins assurée pour le prévenir des fermetures.
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Les musées français sur le fil
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°74 du 8 janvier 1999, avec le titre suivant : Les musées français sur le fil