Les musées d’architecture vus d’ailleurs

A l’étranger aussi, l’architecture reste le parent pauvre des institutions muséales. Certes, il existe bien plusieurs centres culturels spécialisés dans l’architecture, lesquels organisent expositions, rencontres et débats, comme l’Architekturgalerie à Stuttgart (Allemagne) ou la Lighthouse à Glasgow (Écosse) – sorte d’équivalents du centre d’architecture bordelais Arc en rêve –, ou encore quelques centres d’archives, telles les Archives d’architecture moderne (AAM) à Bruxelles. Mais les musées d’architecture, détenteurs d’une collection présentée même ponctuellement au public, sont plutôt rares, la complexité du sujet mais aussi son absence de reconnaissance par le grand public compliquant en effet sa « muséification ». À ce titre, le premier grand musée d’architecture français qu’est la Cité de l’architecture et du patrimoine est un concept novateur.
Parmi les principaux établissements internationaux, le Centre canadien d’architecture (CCA) à Montréal (Québec) fait figure de précurseur. Créé en 1979 par l’architecte Phyllis Lambert, qui en a longtemps assumé la direction, ce lieu associe un musée et un centre de recherche, et produit des expositions. Son champ d’étude couvre l’architecture mondiale de la Renaissance à nos jours. Cette vision universaliste diffère quelque peu de celle du Nederlands Architectuurinstituut (NAI) à Rotterdam (Pays-Bas), dont les collections sont spécialisées dans l’architecture néerlandaise depuis 1800. Les expositions temporaires y font toutefois la part belle à l’architecture internationale. Depuis septembre 2006, le NAI a par ailleurs ouvert une antenne à Maastricht.