Ainsi, différentes ordonnances prises fondent le fait que « la France libre et la France combattante et, par la suite, le Comité français de la libération nationale et le gouvernement provisoire de la République française, ont été, à compter du 16 juin 1940, dépositaires de la souveraineté nationale et ont assuré la continuité de la République ». Parallèlement, les faits et agissements de l’autorité de fait se disant « gouvernement de l’État français », que constituait le régime de Vichy, ont engagé la responsabilité de l’État. Qu’il s’agisse des documents procédant de l’activité politique et administrative de cette autorité de fait ou de ceux émanant des institutions et des dirigeants de la France libre, ceux-ci doivent nécessairement être assimilés à des archives publiques.
Le 12 mai 2017, le tribunal administratif de Paris avait alors jugé que ces documents constituaient bien des archives publiques entraînant un recours en cassation de la part de l’association du Musée des lettres et manuscrits et de la société Aristophil, aujourd’hui en liquidation. C’est ce recours que le Conseil d’État vient de rejeter. Ce dernier retient que revêtent le caractère d’archives publiques tous les documents procédant de l’activité de l’État quelle que soit la date à laquelle ils ont été produits, quel que soit leur état d’achèvement ou bien leur auteur. Le caractère indifférent de ces critères de qualification est désormais solidement établi, dans la droite lignée de l’arrêt de la Cour de cassation du 22 février 2017 concernant des documents annotés par Philippe Pétain.
La procédure aujourd’hui en sursis devant la cour d’appel de Paris devrait donc reprendre son cours à la lumière de la présente décision, qui conforte celle rendue en première instance en 2013. Autrefois détenus par la seule société Aristophil, ces manuscrits ont fait l’objet d’une revente en indivision à de multiples investisseurs, qui ne pourront plus espérer obtenir un quelconque dédommagement né d’une éventuelle mise à l’encan.
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Les brouillons londoniens du général de Gaulle sont des archives publiques
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°500 du 27 avril 2018, avec le titre suivant : Les brouillons londoniens du général de Gaulle sont des archives publiques