La National Geographic Society et le Musée Guimet souhaitent tous deux accueillir une exposition de ses 20 000 objets en or.
Washington - Les États-Unis et la France se disputent actuellement l’organisation de la première exposition du plus célèbre trésor d’Afghanistan, l’or de Bactrie. Des représentants de la National Geographic Society, à Washington, et du Musée Guimet, à Paris, ont soumis une proposition pour obtenir l’exclusivité de présentation des splendides trouvailles de Tilia Tepe (la Colline d’or), une exposition qui permettrait de rapporter des fonds pour l’Afghanistan. Le trésor de Bactrie a été retrouvé dans les caves situées sous le complexe présidentiel à Kaboul, où il avait été déposé en 1989 alors que le gouvernement afghan bénéficiait encore du soutien de l’Union soviétique.
Les objets précieux découverts à Tilia Tepe, au nord de l’Afghanistan, proviennent d’une tombe vieille de deux mille ans découverte en 1978 ; pour des raisons de sécurité, ils n’ont jamais été exposés. Le Trésor de Bactrie comprend 20 000 pièces en or. Depuis le pillage et la destruction du Musée de Kaboul, l’Afghanistan ne possède plus de structure susceptible d’accueillir et d’exposer ces objets. Une exposition itinérante serait à même de récolter des fonds, dont une partie pourrait servir soit au réaménagement de l’ancien bâtiment, soit à la construction d’un nouveau musée au cœur de la ville.
La National Geographic Society a confirmé ses intentions. Selon un porte-parole, « il y a eu des discussions préliminaires autour de cette idée, mais il est trop tôt pour en annoncer les détails. » Le projet est aujourd’hui entre les mains du Dr Frederik Hiebert du Musée d’archéologie et d’anthropologie de l’université de Pennsylvanie. Le spécialiste revient de Kaboul où il a travaillé pour le compte de la National Geographic Society sur un projet d’exposition itinérante à travers les États-Unis, voire à travers le monde.
Sur les pas d’Hiebert, le Français Pierre Cambon est arrivé à Kaboul avec une proposition équivalente. Le conservateur en chef du Musée Guimet, à qui l’on doit l’exposition « Afghanistan, une histoire millénaire » (printemps 2003), nous a confirmé son désir d’accueillir le trésor de Tilia Tepe à Paris. Frederik Hiebert en a profité pour suggérer à Pierre Cambon de former une « coalition », en soumettant une proposition commune. Mais rien n’est encore fait. Frederik Hiebert a également pris contact avec le British Museum de Londres pour inciter l’institution à accueillir l’exposition itinérante. Par ailleurs, l’un de ses collègues est actuellement en visite à Athènes pour discuter de la possibilité d’exposer le trésor durant les Olympiades de 2004.
Tous les protagonistes insistent sur le fait que la décision de faire circuler les objets à travers le monde relève entièrement des autorités afghanes. Si celles-ci donnent un avis favorable à ce projet, l’organisation de l’exposition nécessiterait environ plusieurs mois de travail.
Dans le même registre, la National Geographic Society a soumis une proposition aux autorités irakiennes afin de pouvoir exposer le trésor de Nimroud aux États-Unis. Ce dernier a séjourné dans les caves de la banque nationale du pays et a survécu au récent conflit en Irak.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Le trésor de Bactrie convoité
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°182 du 5 décembre 2003, avec le titre suivant : Le trésor de Bactrie convoité