WASHINGTON (ETATS-UNIS) [17.10.17] – Le président américain est persuadé de posséder un tableau original de Renoir, alors qu’il n’en a qu’une copie et que l’original se trouve à l’Art Institute de Chicago.
Le 13 novembre 2016, Tim O'Brien s'installe devant sa télévision pour regarder la première interview de Donald Trump depuis qu'il a été élu président des Etats-Unis, cinq jours auparavant. Il connaît bien le milliardaire, dont il fut le biographe. Pour cette entrevue accordée à l'émission 60 Minutes de CBS, tout a été minutieusement pensé : l'endroit, les appartements du milliardaire dans sa Trump Tower de New York, l'entourage, avec la Première dame Melania et les quatre enfants adultes assis à leurs côtés... Mais ce qui frappe surtout Tim O'Brien, c'est le tableau en arrière-plan.
Les Deux Soeurs, une peinture d'Auguste Renoir datant de 1881, fait ressurgir chez lui les souvenirs d'une polémique avec le magnat de l'immobilier qu'il pensait enterrée, comme il l'a raconté dans un entretien publié en fin de semaine dernière par Vanity Fair. Dans ce podcast centré sur le président républicain et les « fake news », l'auteur de « TrumpNation: The Art of Being the Donald » raconte que le pensionnaire de la Maison Blanche se targue depuis des années de posséder l'original de cette oeuvre, pourtant exposée à l'Art Institute of Chicago.
Il se souvient notamment qu'il y a plusieurs années, à l'époque où il suivait l'ancienne star de la télé-réalité pour écrire son livre, M. Trump l'avait accueilli dans son jet privé. A l'intérieur, il voit pour la première fois le tableau de 100,5 cm par 81 cm exposé. « Vous savez, ceci est un Renoir original », insiste alors Donald Trump, qui maintient à plusieurs reprises sa version malgré le scepticisme et les dénégations de Tim O'Brien.
Le musée de Chicago s'est lui dit « heureux de confirmer » au Journal des Arts « que Les Deux Soeurs de Renoir font partie de (sa) collection permanente », sans commenter les propos attribués au président américain.
« Il va raconter les mêmes histoires encore et encore, sans se soucier que les faits sont ou non sous ses yeux », a de son côté regretté Tim O'Brien. Pour lui, Donald Trump « s'estime l'arbitre final de ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas, et c'est l'une des raisons pour lesquelles il est si dangereux. »
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Le « fake » Renoir de Donald Trump
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