Le patrimoine et la commande publique sont deux priorités du ministère. Représentant 5 % du budget total, les arts plastiques ne sont guère favorisés.
PARIS - Renaud Donnedieu de Vabres a présenté le 22 septembre le projet de budget 2005 du ministère de la Culture et de la Communication. Globalement, celui-ci progresse de 5,9 % en dépenses ordinaires et en crédits de paiement, soit une augmentation de 155 millions d’euros. Le budget passerait ainsi de 2,632 milliards d’euros en 2004 à 2,787 milliards d’euros en 2005. Mais en dépenses ordinaires et autorisations de programme, la progression ne s’établit plus qu’à 1,5 %. Après la réforme du régime des intermittents du spectacle, le grand bénéficiaire du budget est sans surprise le spectacle vivant, dont il faudra financer en 2005 le plan de réforme. Avec 753 millions d’euros au total consacrés au spectacle vivant, le secteur devient à la fois le mieux doté puisqu’il représente 31 % du budget total du ministère et celui ayant connu la plus forte progression (plus 66 % depuis 2002).
« J’ai souhaité, dès ma prise de fonctions, faire du patrimoine une priorité de mon action », a rappelé le ministre lors de la présentation du budget. Les autorisations de programme en faveur du plan pour le patrimoine monumental vont ainsi augmenter de 10 millions d’euros. « Certains édifices sont dans un état de restauration avancé, le donjon de Vincennes ; d’autres le sont moins, comme la cathédrale de Strasbourg ; d’autres encore sont, hélas !, dans un état qu’on peut sans exagérer qualifier de proche du péril, a souligné Renaud Donnedieu de Vabres. À mesure que nous identifierons plus précisément ces besoins, nous pourrons renforcer notre action et mobiliser tous nos moyens pour y faire face. C’est à cet effet que j’ai demandé à mes services d’effectuer sans attendre un inventaire, région par région, des chantiers en cours et des besoins qui restent à satisfaire. Parallèlement à ce travail d’inventaire, j’ai souhaité que les moyens d’action du ministère soient mieux coordonnés, tant au niveau central qu’entre ce dernier et le niveau régional. » Le patrimoine, particulièrement en régions, a bien besoin de ce sursaut et d’une prise de conscience du pouvoir central.
Arts plastiques perdants
Le ministre a également annoncé vouloir donner un nouvel élan à la commande publique et augmenter les crédits d’acquisition. 655 000 euros seront ajoutés aux fonds existants, dont 550 000 pour l’enrichissement des musées. Ces moyens seront « sanctuarisés ». La galerie Formigé, à la Manufacture nationale des Gobelins, va, elle, être rénovée pour accueillir des expositions des acquisitions du Mobilier national et servir de « vitrine idéale pour présenter le savoir-faire de nos métiers d’art ».
De son côté, la dotation pour les musées augmente de 5,11 %, atteignant 243,71 millions d’euros. Le Louvre bénéficiera d’une hausse de sa subvention pour la création du département des Arts de l’islam et les travaux du Musée Delacroix. De plus, à compter du 1er janvier 2005, l’établissement public se verra confier la gestion du domaine des Tuileries (hors Jeu de paume et Musée de l’Orangerie). Parmi les autres mesures, 14 millions d’euros sont destinés à la préparation de l’ouverture du Musée du quai Branly, prévue pour 2006, 5,5 millions d’euros iront au Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée à Marseille, 15,8 millions au château de Versailles et 2 millions à l’antenne du Centre Pompidou à Metz.
Les arts plastiques semblent les grands perdants de ce budget, puisque leur dotation est sensiblement la même qu’en 2005 (111,8 millions d’euros, soit une augmentation de 0,86 %). Un effort particulier sera néanmoins fait en faveur de la Villa Arson, à Nice, dont les bâtiments vont être réhabilités. Le Centre national des arts plastiques va bénéficier de crédits pour son installation complète à la Défense. De plus, le ministère financera en partie une manifestation destinée à mieux faire connaître les centres d’art et qui devrait se dérouler en 2005-2006. Des crédits seront également affectés en priorité aux centres d’art de Grenoble (le Magasin est actuellement en rénovation), Dijon et Chatou (Yvelines). De leur côté, les FRAC Auvergne, Bretagne et Centre bénéficieront de crédits d’investissement pour leurs nouveaux espaces. L’État apportera encore un financement à la création et à la rénovation d’ateliers d’artistes en Languedoc-Roussillon, Basse-Normandie, Midi-Pyrénées et Île-de-France. Dans le domaine de la photographie, la Rue de Valois va augmenter sa subvention de fonctionnement au Jeu de paume pour que celui-ci assure l’équilibre de l’exploitation sur les deux sites de Concorde et de Sully.
Enfin, le ministère va apporter 39 millions d’euros pour l’éducation artistique, crédits dont la majeure partie sera déconcentrée dans les DRAC [directions régionales des Affaires culturelles] (lire p. 11). Nous y reviendrons.
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Le budget augmente de 5,9 %
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°200 du 8 octobre 2004, avec le titre suivant : Le budget augmente de 5,9 %