Depuis le 1er janvier 2000, est entrée en vigueur une nouvelle législation sur les biens culturels, remplaçant la loi de 1918. Si elle relève les seuils financiers pour les certificats d’exportation, elle impose de nouvelles restrictions, notamment sur les œuvres d’artistes vivants et les biens « d’intérêt national ».
VIENNE (de notre correspondante) - La nouvelle loi instaure la mise sous la tutelle du ministère des Beaux-arts, avant 2010, d’un ensemble de monuments et de parcs, qui seront assimilés à des biens culturels, et des œuvres d’art anciennes ou contemporaines considérées “d’intérêt national”, désormais interdites d’exportation.
Les biens confisqués par les nazis restent librement exportables. Les seuils financiers des certificats d’exportation ont été relevés pour s’harmoniser avec les valeurs fixées par les règlements communautaires, passant ainsi de 50 000 à 2 millions de schillings (près d’un million de francs) pour les peintures. Innovation majeure, les œuvres d’artistes encore en vie ou décédés depuis moins de vingt ans peuvent désormais être interdites d’exportation. “Autant que je sache, l’Autriche est le seul pays au monde à contrôler l’exportation de l’art contemporain”, déplore Otto Hans Ressler, directeur de la maison de vente Wiener Kunstauktionen. “L’aspect le plus inquiétant de cette nouvelle loi, ajoute-t-il, est la possibilité de placer des collections entières sous tutelle, en les liant à l’endroit auquel elles sont historiquement ou culturellement attachées.” Il estime que les collectionneurs garderont davantage le secret sur leurs collections et refuseront de les montrer. Pour assurer le respect de ces mesures, la loi prévoit que l’État pourra interdire une exportation à la suite d’une dénonciation, cette dernière constituant un “devoir pour tout citoyen”. Les contrevenants seront passibles d’amendes et se verront confisquer l’œuvre exportée illicitement.
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L’Autriche classe le contemporain
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°98 du 4 février 2000, avec le titre suivant : L’Autriche classe le contemporain