Installés dans un bâtiment désaffecté du gouvernement, des artistes avaient réalisé leur vieux rêve de créer un « village des arts » à la mesure du prestige de l’ancienne colonie britannique. Cependant, le rêve a volé en éclats avec l’annonce par le gouvernement de la mise en vente de l’entrepôt, en février 2000.
HONG KONG (de notre correspondant) - L’ancien dépôt de fournitures sur Oil Street représente 1,17 hectare d’une valeur inestimable, à l’est du quartier des affaires, au milieu de l’enclave surpeuplée de North Point où se sont installés des Chinois originaires de Shanghai. Les loyers y étant très bas – environ 20 francs le m² –, il sera impossible de recréer “Oil Street” ailleurs, certainement pas à des conditions aussi avantageuses ni en un seul lieu. Le bureau des Affaires intérieures a promis aux artistes d’autres locaux, mais seuls des espaces minuscules leur ont été offerts jusqu’à présent, dans des quartiers à forte criminalité où la plupart des Chinois refusent d’habiter.
La vente du terrain pourrait rapporter au gouvernement quelque 4,6 milliards de dollars Hong Kong (3,6 milliards de francs), et le magnat de l’immobilier Li Ka-shing a déjà fait connaître son intérêt pour le site, où il aurait, semble-t-il, l’intention de créer un yacht club.
Les opposants au gouvernement ont attaqué violemment son manque de clairvoyance. Ils ont rappelé le succès des colonies d’artistes de New York ou Londres, et leur contribution au renouveau urbain et au tourisme qui fournit une manne financière à long terme. À moins que n’aboutisse un dernier effort pour mobiliser l’opinion – dont un festival marathon, “12 heures à Oil Street” –, l’art pourrait bien, une fois encore, être sans domicile fixe à Hong Kong.
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L’art sans domicile fixe
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°85 du 11 juin 1999, avec le titre suivant : L’art sans domicile fixe