La saisie de deux tableaux de Schiele par la justice new-yorkaise, à la demande de familles juives spoliées, inquiète les grands musées européens. Ils pourraient remettre en question leurs prêts aux institutions américaines.
PRAGUE - Réunis à Prague le 27 février, les directeurs des principaux musées européens (allemands, britanniques, français, russes…) ont fait part de leur inquiétude après la demande de saisie de Ville morte III et Portrait de Wally d’Egon Schiele, deux tableaux de la Fondation Leopold, à Vienne, présentés à New York dans une exposition du Museum of Modern Art. Ils ont adressé à Glenn D. Lowry, directeur du MoMA, une lettre dont le JdA a pu connaître la teneur. Ils estiment que l’État de New York et le gouvernement fédéral ont violé les lois et que les actions du procureur de Manhattan ont ébranlé leur confiance dans les garanties offertes par la législation sur l’exemption de saisie. Grâce à celle-ci, ils avaient prêté volontiers à des expositions comme “Vermeer”, “Cézanne” ou “Matisse”. Aujourd’hui, les musées européens réclament de façon urgente des assurances sur ce point, si les États-Unis souhaitent continuer à bénéficier de leur concours pour leurs expositions. Cette prise de position pourrait accorder un poids supplémentaire à la procédure engagée par le MoMA pour faire annuler la demande de saisie formulée par le procureur de Manhattan. Le MoMA, qui conserve pour l’instant les tableaux, considère, avec les musées européens, que les revendications doivent être adressées auprès de la juridiction compétente, en l’occurence les tribunaux autrichiens.
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L’affaire Schiele inquiète les grands musées européens
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°56 du 13 mars 1998, avec le titre suivant : L’affaire Schiele inquiète les grands musées européens