Un juge américain vient de débouter la Ville de Rome, associée à un groupe d’hommes d’affaires italiens, dans le procès qui les opposent à la Fondation Barnes. Selon les conclusions du tribunal, les Italiens n’ont jamais signé d’accord pour accueillir la tournée internationale des chefs-d’œuvre de la collection Barnes et ne peuvent donc invoquer une quelconque violation de contrat.
NEW YORK. "La trahison n’est pas toujours un délit", a déclaré le juge Marvin Katz après avoir décidé de rejeter les demandes de la Ville de Rome, associée à un consortium d’hommes d’affaires italiens. Selon les plaignants, le président de la Fondation Barnes, Richard H. Glanton, s’était engagé il y a près de trois ans à ce que l’exposition itinérante des chefs-d’œuvre impressionnistes et postimpressionnistes de la collection Barnes fasse étape aux Musées capitolins au printemps 1995, moyennant 3 millions de dollars. Alors que les Italiens avaient rassemblé l’argent, préparé un catalogue et réuni un groupe de mécènes, ils apprenaient dans la presse que Richard Glanton avait finalement choisi de signer un contrat avec la Haus der Kunst de Munich pour la même période et… pour une somme inférieure. Selon les avocats italiens, Richard Glanton avait dicté, en présence du maire de Rome, une lettre où il s’engageait à prêter l’exposition à la Ville pour un prix de 3 millions de dollars, payables d’avance. En réponse, une lettre du maire établissait que ces honoraires seraient réglés en deux versements, sans mentionner les dates auxquelles ils seraient effectués. Aucun accord n’ayant été signé entre les deux parties sur le calendrier des versements, le juge a conclu que Richard Glanton n’était pas lié par contrat et que la Fondation Barnes n’était pas coupable d’infraction. Les plaignants ont décidé de faire appel de cette décision. Lors du procès, Richard Glanton a lui-même contre-attaqué en engageant des poursuites à l’encontre des Romains pour diffamation et manœuvres dolosives, mais ces accusations ont également été rejetées par le tribunal. En raison de son caractère impulsif et de l’agressivité de ses propos, les directeurs de la Lincoln University – chargés de nommer les trustees de la Fondation Barnes – auraient interdit à Richard Glanton toute déclaration publique, a-t-on appris de sources proches de la Fondation. Avec 4,5 millions d’entrées, l’exposition itinérante internationale a rapporté 17 millions de dollars à la Fondation et aux institutions qui l’ont accueillie. Aucun chiffre n’a été publié sur le coût des procès à répétition qui ont été engagés depuis six ans contre de la Fondation Barnes, mais ils se chiffreraient aujourd’hui en millions de dollars.
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« La trahison n’est pas un délit »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°40 du 13 juin 1997, avec le titre suivant : « La trahison n’est pas un délit »