La mort de Max Bill

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 janvier 1995 - 241 mots

BERLIN - Max Bill, l’un des artistes suisses les plus renommés, est décédé d’une crise cardiaque à l’aéroport de Berlin, à l’âge de 86 ans, le 9 décembre.

Après une formation d’orfèvre (dont on peut percevoir un écho dans ses œuvres peaufinées), Max Bill choisit, dans les années vingt, d’étudier l’architecture dans la déjà réputée école du Bauhaus, où l’influence de Klee, Kandinsky, Albers et Schlemmer sera déterminante.

Adhérant plus tard au groupe Abstraction-Création, il prendra part dans les années trente aux activités du groupe Allianz, en Suisse, où il était né en 1908. Par le choix de matériaux polis, il a su donner au formalisme une sensualité que ses pairs avaient parfois rejetée, même s’il est toujours resté attaché à une grande rigueur dans l’élaboration de ses œuvres. Rigueur qu’il théorisa en particulier dans La pensée mathématique dans l’art de notre temps et qui entend substituer à l’imagination un système aussi impersonnel que possible.

Il organisa à Bâle, en 1944, la première exposition internationale d’art concret dont il était l’une des figures majeures, et dirigea dans les années cinquante, à Ulm, la Hochschule für Gestaltung, dont les principes pédagogiques s’inspiraient de ceux du Bauhaus. Tout en poursuivant sa carrière d’artiste, Bill continua de construire, et en particulier les bâtiments de cette école et sa propre maison, ainsi que le pavillon suisse de la Triennale de Milan en 1936. La galerie Denise René, à Paris, a plusieurs fois montré ses œuvres.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°10 du 1 janvier 1995, avec le titre suivant : La mort de Max Bill

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