Justice

La justice tranche enfin dans la succession de Zaha Hadid

Par Lorraine Lebrun · lejournaldesarts.fr

Le 2 décembre 2020 - 417 mots

LONDRES / ROYAUME-UNI

La décision rendue par les juges clôture quatre années de batailles entre les exécuteurs testamentaires de l’architecte.

Zaha Hadid
Zaha Hadid

Depuis la disparition de la starchitecte irako-britannique Zaha Hadid, décédée en 2016 d’une crise cardiaque à l’âge de 65 ans, ses exécuteurs testamentaires se sont empêtrés dans un « conflit toxique » selon les mots du juge Matthew Marsh en charge de la procédure, rapporté par le Guardian. Le jugement rendu (par Skype) vient refermer cette triste affaire. 

Rappel des faits. La lauréate du Pritzker 2004, auteur de nombreuses réalisations posthumes, sans enfant, avait laissé un testament dont l’ouverture a révélé un patrimoine aujourd’hui évalué à 100 millions de livres (l’équivalent de 111 millions d’euros), dont son agence d’architecte. Elle avait désigné quatre exécuteurs testamentaires – sa nièce Rana Hadid, l’artiste vitrailliste Brian Clarke, le promoteur immobilier et collectionneur Peter Palumbo ainsi que Patrik Schumacher, architecte et collaborateur, actuellement l’architecte principal de l’agence Zaha Hadid Architects – chargé de l’organisation de la succession.  

Les jugeant hostiles à son égard, ce dernier avait, en 2018, entamé des poursuites auprès de la High Court de Londres afin d’écarter les trois autres exécuteurs testamentaires de la succession. 

Accord au profit de la Fondation Zaha Hadid

Les parties avaient finalement réussi à s’accorder sur le fait que la majorité du patrimoine de l’architecte reviendrait à sa fondation, The Zaha Hadid Foundation. Une somme qui doit notamment servir à fonder un nouveau musée et distribuer des bourses d’études en architecture à des femmes arabes. 

De plus, il a été décidé que la gouvernance du cabinet d’architecture Zaha Hadid Architects serait confiée à un « employee benefit trust », une fiducie bénéficiant aux employés. 

Patrik Schumacher avait cependant réclamé auprès de la cour un droit de veto sur les autres exécuteurs testamentaires concernant la gestion de ce trust, s’appuyant sur une interprétation des vœux de la défunte (qui souhaitait le laisser « en charge des affaires »). 

Mais les trois autres exécuteurs testamentaires ne l’entendaient pas de la même oreille et ont répliqué en s’appuyant sur deux rapports indépendants à charge contre l’ancien associé de Zaha Hadid, qui s’est vu reprocher sa mauvaise gestion. Ils ont ainsi pointé ses relations « inappropriées » avec certaines jeunes collaboratrices, sa tendance à abuser du droit de veto, son incapacité à se dégager des conflits d’intérêt et « son manque d’adhésion à des principes de base de gouvernance d’entreprise ».

Le juge Matthew Marsh a finalement rejeté la demande du requérant. Il a également ajouté que l’architecte « n’avait pas souhaité cette dispute, qui est une véritable tragédie ».
 

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