Diplomatie culturelle

DIPLOMATIE D’INFLUENCE

La feuille de route « 2025-2027 » de l’Institut français

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 21 mars 2025 - 434 mots

Le Sénat porte un double regard, pas nécessairement convergent, sur le nouveau contrat d’objectifs et de performance de l’opérateur.

Eva Nguyen Binh, présidente de l’Institut français. © Thomas Millet / Le Studio Nomade
Eva Nguyen Binh, présidente de l’Institut français.
© Thomas Millet / Le Studio Nomade

Paris. La présidente de l’Institut français (IF), Eva Nguyen Binh, a pu détailler le 5 mars sa nouvelle feuille de route devant les membres de la commission de la Culture du Sénat. Ces derniers, témoignant de beaucoup de bienveillance à l’égard de la présidente pendant son audition, n’avaient manifestement pas lu ou voulu prendre en considération le rapport de leurs collègues de la commission des Affaires étrangères et de la Défense sur cette même feuille de route.

Car les sénateurs de la commission des Affaires étrangères et de la Défense sont très agacés par le fait que le contrat d’objectifs et de performance (COP) ne leur a été soumis que le 20 décembre 2024 alors que le document est prêt depuis juillet 2023. Et ce n’est pas une question de susceptibilité. Le COP est largement entamé puisqu’il est censé couvrir les années 2024 à 2026, et il est même en partie obsolète car la subvention de l’État a baissé de 5,5 % en 2025, affectant plusieurs objectifs. Eva Nguyen Binh a expliqué le retard par la difficulté de réunir ses deux ministres de tutelle pour valider le COP.

Dans ses lignes essentielles, le COP 2024-2025 de l’Institut français ressemble beaucoup au COP 2020-2022 (l’année 2023 n’est pas couverte, ce que les sénateurs ont également critiqué). L’IF porte trois missions principales : le soutien au réseau culturel à l’étranger ; le soutien à l’exportation des créateurs et des industries culturelles (un tournant opéré en 2019 selon la présidente) ; et la coopération culturelle, qui prend très souvent la forme d’un débat d’idées.

Une zone géographique élargie

Les priorités géographiques ont été à la fois affinées et élargies puisque l’on passe de 37 pays en 2020-2022 à trois zones géographiques en 2024-2025 : l’Afrique, l’Europe et l’Indopacifique… soit une grande partie du monde ! La présidente a indiqué que tous les IF continuaient à fonctionner, y compris en Ukraine et dans les pays du Sahel – à l’exception du Niger. « Les Instituts français sont bien souvent les derniers à fermer et les premiers à ouvrir », s’est-elle félicitée.

En définitive, le COP va couvrir la période 2025-2027, sans que l’on ait bien compris si l’IF allait le réactualiser et dans quelles proportions. Il lui reste en tout cas largement de temps pour mettre en chantier le COP 2027-2030 que la commission des Affaires étrangères et de la Défense voudrait voir se concentrer davantage sur les finalités de l’action culturelle française à l’étranger plutôt que sur les moyens de l’opérateur.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°651 du 14 mars 2025, avec le titre suivant : La feuille de route « 2025-2027 » de l’Institut français

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