Des professionnels du spectacle et des artistes anglais se sont regroupés dans une association baptisée Shadow Arts Council, afin d’obtenir du gouvernement travailliste des moyens supplémentaires.
LONDRES (de notre correspondant) - Un Shadow Arts Council – Arts Council “de l’ombre” – a été mis en place à Londres sur le modèle du Shadow Cabinet, pour faire pression sur le gouvernement britannique. Son président, le directeur de théâtre Sir Peter Hall, souhaite que cette association soit “une plate-forme pour le débat, la dispute et le bruit.” Ses vice-présidents sont Norman Rosenthal, chargé d’expositions à la Royal Academy, et John Tusa, directeur du Barbican Centre. C’est l’artiste Tom Phillips qui semble avoir donné ce nom au groupe de pression, mais celui-ci a des objectifs plus larges que le simple contrôle de l’Arts Council officiel, dont le principal est d’obtenir que le gouvernement s’implique davantage dans le domaine artistique.
Bien que le secrétaire à la Culture, Chris Smith, ait récemment obtenu une augmentation substantielle des aides aux institutions culturelles, Sir Peter Hall est déçu par les résultats des travaillistes et demande le “doublement” du montant des subventions publiques, ainsi que la réduction des dépenses destinées aux consultants en management. Il a également accusé le gouvernement de “tirer la Culture vers le bas”, en s’intéressant trop à ce que Tony Blair appelle la Cool Britannia et aux Creative Industries, et il se plaint de “vivre dans un pays où le terme “intellectuel” est péjoratif, et où même le mot “art” est suspect”. Sir Peter Hall a promis que le Shadow Arts Council ne deviendrait pas une machine bureaucratique mais qu’il serait le porte-parole de la communauté artistique. L’association semble avoir trouvé un large écho dans le milieu de l’art : elle est déjà forte de soixante-dix membres, parmi lesquels on trouve des personnalités du monde culturel, et des représentants des institutions comme Timothy Clifford, directeur des National Galleries of Scotland.
Quant aux autorités, elles semblent hésiter sur la position à adopter face à cette contestation. “Nous sommes prêts à accueillir favorablement une autre approche pour les arts, mais il faut que ce soit une démarche positive, pas seulement un bureau des plaintes un peu organisé”, a déclaré Gerry Robinson, président de l’Arts Council, ajoutant : “Les positions que soutient ce mouvement pourraient très bien figurer à l’ordre du jour de nos propres discussions, mais elles arrivent un peu après la bataille”.
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La Cool Britannia contestée
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°83 du 14 mai 1999, avec le titre suivant : La Cool Britannia contestée