Le refus de Sotheby’s et Christie’s de retirer de leurs ventes à Hong Kong quatre objets pillés par les armées franco-britanniques lors de la Seconde Guerre de l’opium, en 1860, a provoqué une vive protestation de la population comme du gouvernement chinois, obligé de débourser près de 45 millions de francs pour récupérer ces biens.
HONG KONG - “La Chine a mis près de cinquante ans à vaincre l’impérialisme et à réaliser la libération nationale, mais le colonialisme pointe encore sa tête de temps à autre”, écrit amèrement le Quotidien de la Jeunesse de Pékin, alors que la Chine, malgré sa ratification de la convention Unidroit, a dû acheter les pièces qu’elle réclamait. Le 2 mai, un vase commandé par l’empereur Qianlong en 1743 a été adjugé par Sotheby’s au Bureau des biens culturels de Pékin 19 millions de dollars Hong Kong (environ 17,5 millions de francs), soit le double de son estimation, et le groupe Poly, marchand d’armes étroitement lié au gouvernement de Pékin, a acquis une tête de tigre en bronze pour 14 millions de dollars Hong Kong. Deux jours plus tôt, chez Christie’s, Poly avait acheté deux autres têtes, l’une de bœuf et l’autre de singe, pour l’équivalent de 14 millions de francs. Avec neuf autres bronzes réalisés en 1744, ces sculptures ornaient une horloge de l’ancien Palais d’été de Pékin, saccagé en 1860 par les troupes franco-britanniques. Elles devraient désormais être exposées dans un musée financé par Poly. Scandalisé par la vente de ces trésors nationaux à Hong Kong, le gouvernement chinois a prévenu les maisons de vente que “si elles continuaient à disperser ces trésors, elles risquaient de payer les conséquences de leurs actes mal avisés”.
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La Chine doit se racheter
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°105 du 12 mai 2000, avec le titre suivant : La Chine doit se racheter