Pour lui, l’art est un jeu de cache-cache. Parlant un français impeccable avec un délicieux accent catalan, Joan Fontcuberta semble s’amuser de tout, y compris de lui.
Né en 1955 à Barcelone, il s’initie à la technique photographique au contact des professionnels qui travaillent dans l’agence de publicité de son père. Diplômé en sciences de l’information dans un pays gouverné par Franco, il se dirige dans un premier temps vers le photojournalisme. Influencé par la contre-culture américaine et l’art conceptuel, il développe par la suite un travail plus personnel, élabore des théories artistiques qu’il décrit dans de nombreux essais et enseigne à Barcelone et à Harvard. Rompu aux techniques de communication de la propagande et au détournement de l’information par les médias, il se met en tête de montrer au public combien une réalité peut être fausse. « J’ai fait du doute mon outil de travail lorsque je me suis rendu compte qu’il faut toujours se méfier des discours d’autorité, et pas seulement de la politique. » Faisant appel à toutes sortes d’artifices, photomontages, reconstitutions, collages, faux articles de presse, il reconstruit avec une précision scientifique des faits ou lieux qui n’ont jamais existé et n’hésite pas à se mettre en scène avec beaucoup d’humour. On apprend par exemple grâce à des clichés de squelettes de sirènes que celles-ci ont existé. « Je ne mens jamais, je crée la confusion pour rendre visibles les préjugés des spectateurs », conclut-il avec un sourire malicieux.
1955
Naissance à Barcelone
1980
Crée la revue Photovision
1992
Exposition de sa série Faunia à Tokyo et San Francisco
1998
Prix national de la photographie
2011
Prix national d’essai espagnol pour son essai La Cámara de Pandora
2003-2012
Travail photographique autour de la falsification intitulé Les Hydropithèques
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Joan Fontcuberta, le camoufleur
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°666 du 1 mars 2014, avec le titre suivant : Joan Fontcuberta, le camoufleur