Honorant de sa présence la fête donnée à l’occasion du départ à la retraite du président-directeur du Louvre, Pierre Rosenberg, Jacques Chirac a profité de l’occasion pour affirmer son intérêt pour les musées. Il a ainsi pris parti pour un prélèvement sur les gains de la Française des jeux afin d’augmenter les crédits d’acquisition.
PARIS - Jacques Chirac n’en démordra pas, l’événement culturel de ses dernières années reste l’entrée des arts premiers au Louvre. Le 10 avril, venu saluer sous la Pyramide le départ à la retraite de Pierre Rosenberg, le président de la République n’a pu s’empêcher d’évoquer l’inauguration du pavillon des Sessions : une “ouverture [...] précédée de ces débats d’idées où s’opposent, avec vivacité parfois, convictions et certitudes, visions et conceptions, principes et théories”. Conciliant, Pierre Rosenberg, farouchement opposé à une installation qu’il ne conçoit que provisoire, a, lui, parlé des sept départements du Louvre qui “sont presque huit aujourd’hui, depuis que les ‘arts premiers’ nous ont rejoints”. L’adhésion au projet présidentiel ne fut toutefois que de courte durée. À peine Jacques Chirac parti, l’intéressé s’est empressé de signaler qu’il n’en pensait pas un mot. Ses paroles n’étaient que pure courtoisie.
Passé cette querelle de clocher, qu’il revient désormais à Henri Loyrette de gérer, Jacques Chirac a profité de sa présence à cette réception originellement réservée au personnel du Louvre pour souligner son attention à la “véritable révolution culturelle” à laquelle participent actuellement les musées. Il s’est ainsi associé à l’idée défendue dès 1998 par le Journal des Arts (lire JdA n° 55, 27 février 1998), et aujourd’hui relancée par Pierre Rosenberg, d’un Loto des arts calqué sur le système en vigueur outre-Manche et qui permettrait d’acquérir nombre de chefs-d’œuvre que la France n’a plus les moyens de retenir sur son territoire.
Le président de la République a aussi appelé de ses vœux une modification des “mécanismes juridiques et fiscaux” de nature à “accroître et [à] diversifier les sources de financements et [à] favoriser un engagement toujours plus grand de la société civile dans la culture”. Enfin, observateur du tournant libéral du secteur public français, Jacques Chirac a estimé que “l’ouverture du capital ou la privatisation des entreprises publiques du secteur industriel devraient s’accompagner de la création ou du renforcement de fondations dédiées à des activités d’intérêt général, notamment dans le domaine de la culture, et auxquelles serait affecté un pourcentage du capital de ces entreprises”. Autant d’idées justes et généreuses qui n’attendent que l’aval du ministère des Finances pour se concrétiser. Il est dommage que Jacques Chirac n’ait pas proposé ce programme quand il disposait d’une majorité parlementaire.
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Jacques Chirac, ami des Arts
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°126 du 27 avril 2001, avec le titre suivant : Jacques Chirac, ami des Arts