Fermé pour travaux, le Musée de Valence fait voyager l’œuvre d’Hubert Robert dans trois villes nippones.
VALENCE - Fermé depuis 2007 pour travaux de rénovation et d’agrandissement, le Musée des beaux-arts de Valence devrait inaugurer le 5 mars, l’exposition itinérante concoctée sur le peintre Hubert Robert pour trois musées japonais. Baptisée « Les Jardins du temps », la manifestation qui réunit une centaine d’œuvres de l’artiste (dont une vingtaine de tableaux) sera d’abord présentée au Musée national d’art occidental à Tokyo (jusqu’au 20 mai), puis au Musée préfectoral d’art de Fukuoka (extrême sud du japon) de juin à juillet et, enfin, au Musée municipal d’art de Shizuoka (sud-ouest de Tokyo) en août et septembre, soit dans des zones épargnées par la catastrophe de Fukushima. « Il s’agit de la première exposition sur Hubert Robert au Japon », souligne Hélène Moulin-Stanislas, conservateur au Musée de Valence et commissaire de l’exposition. Elle a choisi de mettre en exergue « le traitement du paysage dans son œuvre bien sûr », tout en soulignant l’importance de ses dessins : « les espaces que traduit Hubert Robert sont très intéressants, notamment pour les dessins italiens où la question de la perspective ascendante fait échos au traitement traditionnel de l’espace dans les dessins japonais ». Hélène Moulin-Stanislas a travaillé en étroite collaboration avec son homologue tokyoïte Megumi Jingaoka, conservatrice au Musée d’art occidental, rencontrée il y a cinq ans lors de l’exposition Corot. À la fois thématique et chronologique, le parcours s’appuie sur les collections du Musée de Valence (qui envoie ses 11 tableaux d’Hubert Robert et 80 des 95 dessins qu’il possède de l’artiste) et sur quelques prêts d’institutions françaises, tel le Musée des beaux-arts de Lyon, Carnavalet, le Petit Palais et le Musée de Sceaux, appelés à la rescousse pour augmenter le corpus de tableaux. Il ne s’agit pas de « location d’œuvres » comme le pratiquent certains musées français, mais de prêts sur un mode classique, la partie japonaise s’étant tout de même engagée à prendre en charge des travaux de restauration à hauteur de 56 000 euros.
Pendant ce temps, les travaux vont bon train à Valence. Après l’ouverture d’un centre de réserve de 1 200 m2 en 2007, les travaux de gros œuvre du projet imaginé par l’architecte Jean-Paul Philippon devraient s’achever cette année pour un retour des collections au musée début 2013 et une inauguration à l’automne de cette même année. Avec l’extension, le musée va tripler sa superficie pour atteindre 5 400 m2 (en comptant les réserves). Le coût de l’opération s’élève à 25 millions d’euros (dont 2 millions pour les réserves), auxquels il faudrait ajouter un budget de 1,5 million pour les restaurations et une somme équivalente pour les acquisitions réalisées depuis une vingtaine d’années – à la fois des œuvres de Corot, Delacroix, Hubert Robert ou Patel mais aussi des pièces d’art contemporain signées Sophie Calle ou Buraglio. De son côté, la mairie de Valence réfléchit à de nouvelles solutions de financement pour ce musée municipal dont le coût de fonctionnement va passer de 800 000 à 1,5 million d’euros. Comme le suggère Jean-Michel Pétrissans, adjoint au maire chargé des grands équipements culturels, il pourrait être rattaché à terme à la communauté d’agglomération Valence Sud Rhône-Alpes. Mais pour l’heure, cette dernière freine des quatre fers par souci d’économies.
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Itinérances japonaises
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°364 du 2 mars 2012, avec le titre suivant : Itinérances japonaises