Grand Paris

PARIS - Comment conjuguer le temps long d’un projet urbain pharaonique avec le temps court d’une action culturelle ? C’est à cette question qu’a dû répondre le Comité d’experts des actions culturelles auprès de la Société du Grand Paris (SGP) chargé de construire le nouveau réseau de métro qui va ceinturer la capitale dans les quinze ans qui viennent. Présidé par François Barré (ancien président du Centre Pompidou et actuel président du Frac Île-de-France), ce comité d’experts a défini les enjeux et établi un catalogue d’expériences glanées auprès de projets urbains similaires dans le monde entier. Des palissades de chantier au design spécifique aux interventions de Felice Varini ou Daniel Buren sur les alentours, en passant par des sculptures sur les parvis des futures gares dessinées par l’architecte Jacques Ferrier, ce premier recensement a le mérite d’associer l’art contemporain très en amont du projet. Il appartient maintenant à une direction artistique que doit constituer la Société du Grand Paris de choisir les projets et les mettre en œuvre. Le budget de construction de ce super métro qui va relier des zones d’activités et résidentielles situées en banlieue sans passer par Paris est estimé entre 22 et 29 milliards d’euros. La SGP n’est pas assujettie au 1 % artistique, mais a affirmé par la voix de son président, Philippe Yvin, qu’une part significative de son budget sera affectée au culturel. L’enjeu dépasse le simple transport des banlieusards ; les gares sont à la fois des lieux de vie en tant que tel, mais aussi des facteurs de régénération urbaine des quartiers dans lesquels elles s’inscrivent.