Gérard Berrut

Gérard Berrut n’est pas un collectionneur qui parle avec grandiloquence des artistes qu’il expose. Discret, déformation professionnelle oblige, il aime les œuvres silencieuses et difficiles. Il a été très marqué par Zoran Music qu’il a côtoyé durant vingt ans et même hébergé : «  Il parlait très peu, mais m’a donné une vraie leçon de vie et possédait une très grande humanité. » Un autre de ses coups de cœur est Raoul Ubac, des œuvres terreuses, austères et monacales dont il se sent proche. Il parle encore de Gérard de Palézieux, cet artiste suisse qui vit dans une maison au décor totalement dénudé évoquant les toiles de Morandi. Et peu importe si cela n’est pas du goût de tout le monde, le directeur accroche ceux qu’il aime : André Beaudin, Maria Sepiol, Pierre Edouard, Sam Szafran ou Claude Lagoutte.
Un petit nombre d’artistes dont il a acquis plusieurs œuvres lui permettant de présenter un peintre par étage. Les toiles les plus importantes et les sculptures sont dans les halls : « Les clients ne se rendent pas toujours compte qu’ils boivent un verre devant un chef d’œuvre ! » L’accrochage, conçu comme dans une maison, montre le type d’hôtels que Gérard Berrut entend concevoir. Le premier établissement fut ouvert par son grand-père, il y a plus de cent ans. Sa grande fierté est aujourd’hui de voir un conservateur de musée réserver une chambre à l’étage Ubac ou Music.