États-Unis - Faux - Justice

Floride : un galeriste vendait des copies de tableaux en les faisant passer pour des vrais 

Par Paul Bérat · lejournaldesarts.fr

Le 6 juin 2022 - 402 mots

MIAMI / ÉTATS-UNIS

Daniel Elie Bouaziz vendait des faux Basquiat ou Warhol à des prix juste assez élevés pour attirer des acheteurs naïfs.

Deux des faux proposés par le galeriste Daniel Elie Bouaziz : un Banksy et le Basquiat à 12 millions de dollars.  © US Attorney's Office Southern Distric of Florida
Deux des faux proposés par le galeriste Daniel Elie Bouaziz : un Banksy et le Basquiat à 12 millions de dollars.
© US Attorney's Office Southern Distric of Florida

La semaine dernière, le marchand d’art Daniel Elie Bouaziz comparaissait devant le Tribunal fédéral de Miami (Floride). Il lui est reproché d’avoir vendu des copies d’œuvres d’artistes emblématiques des XXe et XXIe siècles à des prix défiant parfois toute concurrence, en les faisant passer pour des originaux.

Avant d’être entendu par la justice, Daniel Elie Bouaziz tenait une galerie d’art à Palm Beach : la Danieli Fine Art. C’est là qu’il aurait leurré ses clients. Il aurait acheté à bas prix, sur Internet, des œuvres prétendument signées Banksy, Jean-Michel Basquiat, Roy Lichtenstein, Keith Haring, Andy Warhol ou Henri Matisse. Et il les aurait revendues certes beaucoup plus cher mais à des prix quand même attractifs pour attirer les collectionneurs. 

De nombreux amateurs d’art ont été dupés par cette supercherie. L’un d’eux a fait l’acquisition de quatre pièces dites originales de Lichtenstein, Haring et Matisse pour 270 000 euros (250 000 dollars). Puis un galeriste new-yorkais lui a expliqué qu’elles ne pouvaient être vraies car hors des dimensions habituelles, mal numérotées et signées numériquement. Un autre a acheté deux œuvres attribuées à Warhol pour 117 000 euros (125 000 dollars). Il a appris plus tard que l’une d’elles ne pouvait être que la copie d’un original conservé au musée de Pittsburgh. 

Alerté l’an dernier par des victimes de plus en plus nombreuses, le FBI a mené l’enquête. L’un de ses agents s’est fait passer pour un amateur d’art. Pour 23 000 euros (25 000 dollars) il a fait l’acquisition d’un (faux) Basquiat que le marchand d’art avait acheté sur Internet pour 400 euros (450 dollars). « L’œuvre provient de la collection du père de Jean-Michel Basquiat. Il n’y a aucun doute à avoir sur son authenticité », lui aurait alors déclaré le marchand d’art. Daniel Bouaziz a tenté de lui vendre un autre tableau de Basquiat pour 12 millions de dollars. Mais sans succès cette fois-ci.

Howard Schumacher, l’avocat de Daniel Elie Bouaziz, soutient que son client croyait vendre des originaux : « Avouons-le, le commerce de l’art est une affaire subjective. Tout est fait pour s’assurer que ce qui est vendu est bien ce qui est déclaré. Mais il y a toujours la possibilité de faire face à des contrefaçons. Personne ne passe ses journées à dater l’âge de la peinture »
 

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