Avec un budget 2004 en croissance de 5,8 %, la Culture est un des rares ministères à ne pas connaître de coupes lors de cet exercice. Une “sanctuarisation”? qui arrive à point nommé pour faire passer la crise provoquée par la réforme du statut des intermittents du spectacle.
PARIS - Le mouvement des intermittents n’a pas sauvé leur statut, mais il aura poussé le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin à une certaine pondération face au milieu culturel. Dans le contexte d’un budget 2004 aux coupes – notamment dans le domaine social – conformes à l’idéologie libérale de la majorité, le ministère de Jean-Jacques Aillagon fait donc figure d’“exception culturelle” avec une croissance de 5,8 %. “La progression du budget de la Culture est un signe politique très fort, a déclaré Jean-Jacques Aillagon. C’est le signe que le gouvernement préserve et privilégie la dépense culturelle. C’est aussi le signe qu’il tient ses engagements, malgré une situation budgétaire très tendue, manifestant ainsi ‘la sanctuarisation’ des moyens de la culture.” Comme l’an passé, Jean-Jacques Aillagon a fait valoir une adéquation réelle entre les crédits ouverts et ceux réellement dépensés, et s’appuie sur un redéploiement des subventions.
Cela n’empêche donc pas l’administration de prôner une maîtrise des dépenses et le non-remplacement de tous les départs à la retraite en 2004. Après le séisme de l’été, le spectacle vivant est privilégié avec une hausse de crédits de 4,42 % (soit, en dépense et paiement, une dotation de 741,55 millions d’euros). Sur le plan patrimonial, les crédits sont stabilisés. Outre le plan d’action concernant les monuments historiques annoncé le mois dernier (lire le JdA n°177, 26 septembre 2003), le ministère cite au titre de ses actions en 2004 la remise en valeur du château de Versailles (7,2 millions) et le chantier de la Cité de l’architecture et du patrimoine (2,8 millions). Enfin, s’il n’y a pas d’accroissement notable dans le domaine des musées, ce champ est marqué par la poursuite du contrat d’objectifs et de moyens entre le Louvre et l’État ainsi que par le transfert direct des crédits aux établissements publics récemment créés (Orsay, qui bénéficie d’une mesure nouvelle de 1,03 million, et Guimet, dont le budget augmente 330 000 euros). Quant à l’Institut national d’histoire de l’art (INHA), parallèlement au million d’euros supplémentaire attribué par le ministère chargé de l’Enseignement supérieur, il voit la Rue de Valois lui adjoindre une mesure nouvelle de 500 000 euros. L’enseignement est d’ailleurs une des priorités de l’année 2004. Les écoles d’architecture profitent d’un investissement total de 33,5 millions, tandis que leurs moyens de fonctionnement sont en hausse de 2 %. Même tendance pour les arts plastiques, dont le budget en progression de 2,4 % (110,85 millions d’euros au total) comprend 10,5 millions d’investissements avec pour principaux destinataires les écoles d’art et les Fonds régionaux d’art contemporain (FRAC). En contrepoint décentralisateur au développement du Palais de Tokyo à Paris (lire en “une”), il a été annoncé pour 2004 le début de la rénovation ou de la construction des locaux des FRAC pour les régions Auvergne, Bretagne, Centre et Poitou-Charentes.
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Exception culturelle pour le budget
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°178 du 10 octobre 2003, avec le titre suivant : Exception culturelle pour le budget