Sur l’Internet

Ermitage numérique

Le Journal des Arts

Le 27 août 1999 - 355 mots

Avec l’aide d’IBM, le Musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg propose aujourd’hui des reproductions numériques de trois mille de ses œuvres. L’institution et son directeur, Mikhail Piotrovsky, démontrent leur capacité à obtenir des fonds privés.

SAINT-PETERSBOURG (de notre correspondant) - L’Ermitage, avec l’aide d’IBM, vient d’achever un programme de numérisation de ses collections. Près de 3 000 œuvres sont désormais visibles sur l’Internet (www.hermitagemuseum.org) et sur cédérom. “Beaucoup de choses ont changé dans le musée, explique Mikhail Piotrovsky. Nous menons une politique d’ouverture très active afin que les gens puissent avoir un meilleur accès à nos collections.” Ainsi, les musées du monde entier devraient recevoir le cédérom. Le site et les numérisations, d’un coût global de 2 millions de dollars (environ 12 millions de francs), ont bénéficié d’une nouvelle technologie de haute résolution, tout juste brevetée par IBM. L’entreprise américaine a entrepris le même type d’opération à la Bibliothèque vaticane et à la National Gallery of Art de Washington, mais aucune n’a été aussi vaste ni réalisée à partir d’une technologie aussi pointue. Bill Etherington, vice-président d’IBM, ne tarit pas d’éloges sur le directeur du musée : “Nous avons approché de nombreuses institutions, mais nous avions besoin d’un leader visionnaire, et M. Piotrovsky était ce genre de personne.” IBM a offert au musée les équipements informatiques, mais la numérisation des collections se poursuivra aux frais de l’institution. Le site et le cédérom font appel à des innovations comme le Panoramix, des images en 3D donnant à l’utilisateur le sentiment d’être présent physiquement dans le musée. Mais la fonction la plus impressionnante est le zoom qui permet d’étudier le moindre détail d’une œuvre d’art. Quant au piratage, crainte majeure, il est contré par l’apparition du logo de l’Ermitage sur tous les documents téléchargés.

Le musée excelle dans la chasse au mécénat : la Ford Foundation va ainsi financer à hauteur de 270 000 dollars (environ 3 millions de francs) les travaux, estimés à 500 000 dollars, de recouvrement des 2 000 fenêtres du musée par un film protégeant des ultraviolets ; le reste sera payé par les Amis de l’Ermitage au Canada et par d’autres entreprises canadiennes.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°87 du 27 août 1999, avec le titre suivant : Ermitage numérique

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