Éric Gross - Artisan de l’ombre

Ce normalien, agrégé de philosophie, est évidemment un homme de parole et d’écrit. Plus rare, il tient à rendre hommage à tous ceux qui lui ont ouvert les portes. Et il y en a beaucoup. Dominique Jamet l’associe aux chantiers préparatoires de la Très Grande Bibliothèque, comme on disait à l’époque. Stéphane Martin le fait entrer au cabinet de Philippe Douste-Blazy, alors ministre de la Culture. Après un crochet à la Mairie de Paris, il rejoint Jean-Jacques Aillagon au Centre Pompidou pour aider « cet extraordinaire personnage » dans sa conquête de la Rue de Valois, qu’il suit naturellement dans son ascension.
 
Il obtient son premier bâton de maréchal en 2004, avec la direction du Livre, avant d’être de nouveau happé par les lambris des cabinets ministériels, cette fois à Matignon auprès de Dominique de Villepin. Le discours du premier ministre à la Fiac 2005 sur l’art contemporain, c’est lui. Le rapport de 2007 sur l’éducation artistique et culturelle, c’est aussi lui. Aujourd’hui, celui qui a démarré sa carrière comme jeune professeur dans le 9-3 – « J’étais très heureux avec mes élèves », précise-t-il – est à la tête d’une grande école, l’INP, qui forme les conservateurs et les restaurateurs. Il y est tout aussi heureux.