Entre 2002 et 2017, la consommation culturelle des américains a baissé dans tous les domaines

Le pourcentage de personnes étant entrées au moins une fois dans un musée est passé de 26,5 % à 23,7 % en 2017. Idem pour la visite d’un monument qui a perdu près de 3 points : 28,3 % contre 31,6 % en 2002. On pourrait croire que les concerts de musique, d’un accès plus facile, affichent la tendance inverse. Il n’en est rien, 16,5 % des adultes ont assisté à une comédie musicale contre 17,1 % il y a quinze ans ; 3,1 % à un ballet (contre 3,9 %) ; et 2,2 % sont allés à l’opéra (contre 3,2 %). Un chiffre confirme l’hispanisation croissante de la société américaine, et il est aussi le seul indicateur qui progresse : le nombre de personnes ayant assisté à un concert de musique latino, soit 5,9 %.

Autre recul inquiétant, celui du pourcentage de lecteurs, qui a chuté de 56,6 % à 52,7 %. De manière tout à fait inhabituelle, l’enquête ne précise pas le nombre de livres lus par an, on en déduit qu’il s’agit de lecteur d’au moins un livre. Autrement dit, près d’un adulte américain deux n’a pas lu un seul livre en 2017. S’il ne faut pas prendre ces chiffres à la décimale près (même si l’échantillon est vaste, avec plus de 28 000 personnes interrogées), ils révèlent une évolution préoccupante.

L’agence fédérale est avare d’explications sur cette baisse, préférant commenter l’inflexion de la courbe à partir de 2012, comme s’il s’agissait de justifier le travail du NEA, en particulier durant l’ère Obama, face aux critiques de Donald Trump à l’égard de l’agence. En France, la dernière enquête sur le sujet date de 2008 ! Le ministère a lancé un nouveau terrain en mars 2018 avec la société Ipsos, les résultats devraient donc être connus au début de l’année prochaine.