TALAMONE / ITALIE
Des statues sont posées sur le fond pour obliger les chalutiers à le contourner et ainsi sauvegarder faune et flore.
Après avoir bloqué un port avec des militants de l’organisation Greenpeace, arraché un chalut à l’aide de fils barbelés, et arrêté un chalutier en se faisant passer pour un garde-côte, Paolo Fanciulli, a décidé de s’en remettre à l’art pour protéger l’écosystème de la baie de Talamone (Toscane).
Voilà presque dix ans qu’il dresse au fond de la mer des statues qu’il a commandées à des artistes de la région (Giorgio Butini, Massimo Lippi, Beverly Pepper, Emily Young et Massimo Catalani). Lourdes de plusieurs tonnes et installées les unes à côté des autres, elles forment un véritable musée sous-marin, baptisé La Casa Dei Pesci. Et elles empêchent les chalutiers de s’en approcher car leurs filets seraient accrochés par les statues. C’est ainsi qu’elles protègent la baie.
« Les filets sont lestés avec de lourdes chaînes traînées sur le fond marin. Ils déracinent les posidonies et les plantes maritimes pourtant essentielles au maintien de l’écosystème. C’est comme si un chasseur brûlait toute une forêt pour chasser un lapin », explique Paolo Fanciulli.
Avec ses quelques cinquante statues, acquises grâce à un financement participatif, le « musée » de Paolo Fanciulli commence à atteindre ses objectifs. Les algues repoussent. Les langoustes ont élu domicile. Même des dauphins ont été aperçus. « Normalement, ils restent au large des côtes, mais comme la pêche industrielle s’y approvisionne, ils se sont rapprochés des statues, là où est la nourriture », explique Paolo Fanciulli, qui se dit prêt à agrandir encore son « musée ».
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En Italie, un musée sous-marin pour éloigner les pêcheurs
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