Royaume-Uni - Vol

En Grande-Bretagne la détentrice d’un tableau volé du XVIe refuse de le rendre à l’Italie

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 13 mars 2025 - 344 mots

L’œuvre d’Antonio Solario avait été volée en 1973 au Musei Civici di Belluno, puis acquise de bonne foi.

Antonio Solario (1465-1530), Vierge à l'enfant, tableau volé conservé par la britannique Barbara De Dozsa. © Art Recovery International
Antonio Solario (1465-1530), Vierge à l'enfant, tableau volé conservé par la britannique Barbara De Dozsa.
© Art Recovery International

En 1973, un tableau représentant la Vierge à l'Enfant du peintre italien Antonio Solario (1465-1530) a été volé au Musei Civici di Belluno (Italie). La police italienne avait perdu sa trace jusqu'à ce qu'une femme du nom de Barbara De Dozsa tente de le vendre il y a quelques années, lors d’une vente aux enchères en Grande-Bretagne. Elle affirme que son mari défunt l’avait acheté de bonne foi en 1973. L'œuvre était conservée jusqu'à leur divorce dans leur demeure du XVIe siècle dans le Norfolk. Elle est estimée 100 000 €.

Le tableau mis en vente a été identifié par une personne en relation avec le Musei Civici di Belluno, qui a reconnu l'œuvre volée d'Antonio Solario qui figurait sur les listes de recherche d'Interpol et des cabinieri italiens. Le Covid a toutefois empêché les autorités italiennes de fournir les documents nécessaires à la police britannique et le tableau a donc été restitué à Barbara De Dozsa en 2020.

Christopher Marinello, un expert en tableaux volés et fondateur d'Art Recovery International, avait alors tenté de convaincre Barbara De Dozsa de restituer le tableau à la ville de Belluno : « C'était la bonne chose à faire », a-t-il expliqué au Guardian. Mais pour ne pas avoir à le rendre, Barbara De Dozsa a invoqué une loi sur la prescription de 1980, qui stipule que quiconque achète des biens volés peut être reconnu comme propriétaire légal si l’achat « n’était pas lié au vol », après plus de six ans.

La police britannique a déclaré que Barbara De Dozsa n'a pas commis de crime et qu’il s’agit d'une affaire civile. Barbara De Dozsa refuse maintenant de coopérer à moins « d’être payée au prix fort de l’œuvre », mais elle ne pourra jamais vendre le tableau. Aucune maison de ventes ne prendra le risque de le mettre aux enchères. « Les Carabinieri l’ont enregistré dans leur base de données. Si ce tableau se retrouve en Italie, il sera saisi » a indiqué Christopher Marinello à The Guardian.
 

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