Important mécénat japonais pour le musée

Dix millions de francs pour Orsay

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 janvier 1996 - 383 mots

\"La France est le premier pays bénéficiaire des actions de mécénat du Nihon Keizai Shimbun\", assure M. Takuhiko Tsuruta, président du premier groupe de communication économique japonais, plus connu sous le nom de Nikkei. La tournée au Japon de cent quatre-vingts œuvres issues des collections du Musée d’Orsay, qui va rapporter dix millions de francs à cette institution, le confirme.

PARIS. À partir du 14 janvier et jusqu’au 31 mars, le Musée d’Orsay expose à Tokyo cent quatre-vingts œuvres issues de ses collections. L’exposition, intitulée "La modernité, collection du Musée d’Orsay" et qui comprend quelques pièces phares comme l’Arlésienne de Van Gogh, Le balcon de Manet, La gare Saint-Lazare et La rue Montorgueil de Monet..., ira ensuite à Kobe, du 13 avril au 23 juin.

Cette tournée va rapporter l’équivalent de dix millions de francs au musée, dans le cadre d’une opération de mécénat dont le chef de file est le puissant groupe de communication économique Nikkei, qui édite notamment un quotidien tiré à 3 millions d’exemplaires et réalise un indice boursier reconnu. Cette opération est inspirée de celle dont a profité le Louvre lors de la commémoration de son bicentenaire, en 1993. Les villes de Yokohama et Kobe avaient accueilli l’exposition "Collections royales au grand Louvre", tandis que sous la houlette du Nikkei, dix millions de francs étaient rassemblés pour restaurer des œuvres.

"La France est le premier pays bénéficiaire de nos actions de mécénat", a déclaré au JdA M. Takuhiko Tsuruta, président du Nikkei, elle possède un patrimoine culturel que les Japonais adorent". L’arrêt de la croissance économique "n’a eu aucun effet sur notre politique de mécénat", a-t-il assuré. En revanche, M. Tsuruta affirme "n’avoir pas été approché concrètement par le Musée Guimet", dont la rénovation cette année sera en grande partie financée par le mécénat. "Si c’était le cas , nous serions prêt à l’écouter".

À Paris, le Nikkei soutient l’exposition du peintre traditionnel Nihon-ga, Takayama Tatsuo, présentée jusqu’au 3 février à l’Espace des Arts Mitsukoshi Étoile. "Au Japon, une minorité s’intéresse à l’art contemporain", ajoute M. Tsuruta pour justifier une politique orientée majoritairement en faveur de l’art traditionnel. Néanmoins, en 1994, le Nikkei avait soutenu une exposition de l’artiste californienne Jenny Holzer. Cette année, ce sera le tour de Botero. Après les Champs-Élysées, les plantureuses sculptures vont occuper l’archipel.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°21 du 1 janvier 1996, avec le titre suivant : Dix millions de francs pour Orsay

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