DETROIT (ETATS-UNIS) [29.05.13] – La ville de Detroit, dont les dettes s’élèveraient à près de 15 milliards de dollars, envisage de vendre une partie de la prestigieuse collection du Detroit Institute of Arts pour éponger ses dettes.
Selon le Detroit Free Press, premier quotidien de la ville qui révèle l’affaire le 24 mai, la municipalité de Detroit, se demande si une partie des collections du Detroit Institute of Arts (DIA) pourrait être vendue, afin de couvrir ses dettes d’environ 15 milliards de dollars (aux Etats-Unis le principe d'aliénation des oeuvres des collections publiques n'étant pas interdit et étant parfois considéré comme un outil de gestion des collections).
Un gestionnaire de crise nommé par l’Etat, Kevyn Orr, étudierait la question qui divise les juristes et scandalise les conservateurs.
Le directeur du musée de Detroit, en premier lieu, Graham W.J. Beal, qui a réagi le jour même, déclare au New York Times que les œuvres ne sont pas vendables pour ces motifs, ajoutant que « ce type de politique – appauvrir notre collection et sa valeur culturelle- ne serait pas dans l'intérêt » de Détroit à long terme. Pour Ford Bell, président de l'Alliance des musées américains à Washington, « Le musée devrait être un point de ralliement pour la renaissance de Detroit et non une source de fonds. »
Thomas P. Campbell, directeur du Metropolitan Museum of Art rappelle que, lorsque New York faisait également face à une crise financière au milieu des années 1970, ou plus récemment à l’échelon national en 2008, « les trésors culturels […] n’ont jamais été évoqués ou considérés comme potentielles sources de revenues utilisables pour combler un bilan négatif. »
La vente de 38 chefs-d’œuvre du DIA pourrait rapporter environ 2,5 milliards de dollars selon une enquête menée par le Free Press. Parmi l’hypothétique liste : Danse de Pieter Brueghel l’Ancien, Fenêtre de Matisse, un Autoportrait de Van Gogh, chacune estimée entre 100 et 150 millions de dollars.
Le musée fondé en 1885, qui conserve plus de 60 000 œuvres, appartient à la Ville. Pour Patty Gerstenblith, directrice du Center for Art, Museum and Cultural Heritage Law à l’université DePaul de Chicago, les œuvres acquises par la municipalité ou le musée lui-même pourraient plus facilement être vendues que celles données par des collectionneurs, qui peuvent faire l’objet de restrictions d’utilisation si l’affaire était portée en justice. Le DIA, afin de protéger au mieux sa collection contre d'évenutelles pertes, a fait savoir qu'il avait engagé un avocat new-yorkais spécialisé dans le droit des faillites.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Detroit examine la possibilité de vendre des œuvres du Detroit Institute of Arts pour couvrir ses dettes
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Le Detroit Institute of Arts (DIA) - © Photo JasonParis - 2009 - Licence CC BY 2.0