Denis Laget est un peintre figuratif français qui peint par séries (citrons, méduses, têtes de mort, paysages…). Pour sa nouvelle exposition chez Claude Bernard, il revient avec une série de peintures représentant des fleurs.
« Ce n’est pas de la provocation, mais c’est vrai que je suis contre l’idéologie de l’avant-garde. Imaginez donc, j’expose le pire du pire : de la peinture, des petits formats et des pots de fleurs ! » Laget, et c’est ce qui fait sa force, se tient résolument en marge, il est, pour reprendre un terme de l’anarchiste Zo d’Axa, un « en-dehors ».
Très cultivé, assez réservé et volontiers sarcastique, l’homme Laget ne cherche pas à séduire. Chez lui, pas de formats démesurés ni de compromis pour plaire à un milieu de l’art avide d’entertainment, il pratique la peinture en dandy, se reconnaît quelques maîtres (Vallotton, Segantini, Corinth…), mais se refuse obstinément à cultiver ce qu’il appelle un art de rhéteurs, « façon Huyghe à Beaubourg ». Malgré cette absence de compromis, sa peinture, faite d’empâtements et de boue baudelairienne, est hautement séduisante. Comme pour le bonhomme, il faut gratter la surface des toiles pour en extraire la substantifique moelle : ses tableaux sont tous des memento mori. Par-delà le chatoiement des motifs floraux, Laget peint non pas d’après modèle, mais « les fleurs de son cerveau » (Pierre Wat). Adepte des métamorphoses, ce peintre-peintre réalise un art savant qui est à la fois un rappel de la mort, un autoportrait et un questionnement inlassable du médium peinture.
1958 Naissance à Valence
1975-1980 École des beaux-arts de Saint-Étienne
1988 Expose à la Biennale de Venise
1989-1990 Lauréat de la Villa Médicis, Rome
1991 Est nommé professeur aux beaux-arts de Saint-Étienne où il enseigne toujours
2014 3e exposition personnelle à la Galerie Claude Bernard Paris), jusqu’au
22 mars 2013
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Denis Laget, le marginal
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°665 du 1 février 2014, avec le titre suivant : Denis Laget, le marginal