Au contraire de son prédécesseur, Jan Hoet, Catherine David s’exprime peu sur la Documenta de l’été 1997 dont elle a la charge. Au cours d’une conférence donnée au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, elle a toutefois tracé les grandes lignes de son projet.
Pour qui a en mémoire les commissariats par elle assurés au Centre Georges Pompidou ou au Jeu de Paume, les invocations à Marcel Broodthaers, Gordon Matta-Clark ou Helio Oiticica comme figures tutélaires ne peuvent pas constituer une surprise. La critique des institutions, menée par des artistes comme Daniel Buren, a vécu, dit-elle en substance : en revanche, les artistes entretenant un rapport critique à la culture seront privilégiés à Cassel. Reste à savoir précisément ce que signifie un tel retour aux sources de la contestation, et comment il peut aujourd’hui retrouver une pertinence tandis que l’art n’a peut-être jamais été aussi tributaire de l’assimilation culturelle. Cette difficulté, et les contradictions qui en découlent, seront sans doute au centre des débats quotidiens réunissant des intellectuels et des artistes, qui vont ponctuer les cent jours de la Documenta. Quoi qu’il en soit, l’événement comprendra donc une partie rétrospective, mais on y découvrira aussi des artistes plus jeunes.
Impasse sur la Documenta Halle
Catherine David a toutefois mis en avant un thème central : celui de la question urbaine et des multiples problèmes qu’elle soulève. L’exposition s’étendra donc dans toute la ville, de la vieille gare à la rivière, et fera l’impasse sur la Documenta Halle, construite pour la précédente édition, qu’elle juge impropre à accueillir la moindre exposition. Elle n’a pas précisé plus avant les contours de ce thème, autrement qu’en critiquant le caractère illustratif d’une exposition comme "La ville", qui s’était tenue au Centre Georges Pompidou il y a trois ans. De la même façon, critiquant les "Magiciens de la terre", le commissaire général insiste volontiers sur l’impossibilité d’ignorer les cultures non-occidentales, sans pour autant considérer a priori que les arts visuels en font systématiquement partie.
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De la vieille gare à la rivière
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°27 du 1 juillet 1996, avec le titre suivant : De la vieille gare à la rivière