Les budgets culturels sont en baisse dans de nombreux pays. Alors que des États américains sacrifient la culture pour équilibrer leurs finances (lire le JdA no 168, 4 avril 2003), Cologne, l’une des capitales culturelles d’Allemagne, doit faire face à des réductions drastiques de subventions publiques. Les galeries ne semblent pourtant pas trop souffrir d’un climat économique peu favorable.
COLOGNE - La culture est un luxe. C’est en tout cas ce qu’estime la Ville de Cologne, qui, contrainte d’économiser 500 millions d’euros sur trois ans, a l’intention de réduire considérablement son budget culturel. Conséquence, la Kunstverein de la ville verra son budget amputé d’au moins 40 000 euros en 2004, réduisant notamment de façon significative les salaires de ses directeurs. De son côté, le Museum für Ostasiatische Kunst (musée d’art d’Asie orientale) en serait réduit à n’ouvrir ses portes que le week-end. Marie Hüllenkrem, responsable de la culture de la ville, se refuse pourtant à rompre des contrats en cours ou à fermer des espaces. Alors que les habitants de Cologne perpétuent la longue tradition d’aide à la création et aux arts en général, certains qualifient aujourd’hui de “maniaco-dépressive” l’ambiance qui règne sur la ville. Les vernissages fastueux ont fait place aux réunions de crise, dont la troisième, intitulée “Cologne, ville d’art : ambitions et réalités”, s’est tenue au Museum Ludwig.
Les galeries d’art semblent malgré tout prospérer, en dépit d’un climat économique plutôt défavorable. Ainsi la Galeriehaus ADS1A a-t-elle ouvert ses portes en septembre 2002, dans une ancienne centrale électrique au bord du Rhin. Dans cet espace aux deux vastes halls, les galeries Luis Campaña, Vera Gliem, Hammelehle et Ahrens ainsi que Sabine Schmidt, spécialisée en photographie, se sont regroupées afin de proposer des expositions et des vernissages communs.
Quant au Forum de l’art et de la photographie, situé au sud de la ville, s’il n’est ouvert au public que depuis trois mois, il a déjà attiré 2 500 visiteurs qui se sont bousculés lors du lancement du grand “ensemble” réunissant les galeries de Thomas Zander, Rolf Hengesbach ainsi que trois autres spécialisées en photographie. Servi par l’architecture contemporaine du bâtiment, le lieu apparaît très vivant.
La galerie Jule Kewenig s’est, elle, installée en février au centre de Cologne et présente désormais un programme international dans les superbes locaux de l’Appellhof-platz, inaugurés par les expositions de Panamarenko et d’Ulrich Rückriem.
La plus ancienne des foires d’art contemporain, Art Cologne, qui se déroulera du 29 octobre au 2 novembre, a aussi fait l’objet de nombreux débats internes suscités par le souci d’améliorer l’image artistique de ville. Mais l’événement annuel, que les responsables qualifiaient autrefois de carrefour mondial de l’art, semble désormais bien provincial par rapport à la Foire de Bâle. Ce qui ne fait pas les affaires de Cologne, dont l’ambition avouée est de devenir l’une des prochaines capitales européennes de la culture.
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Cologne baisse ses crédits
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°171 du 16 mai 2003, avec le titre suivant : Cologne baisse ses crédits