Le Louvre s’enrichit d’un nouvel ivoire médiéval de même provenance que les deux statuettes de la Descente de Croix acquises en janvier 2013 au terme de la campagne « Tous mécènes ! ». Une plaquette unique en son genre dans les collections publiques françaises.
Paul Corbin
Lot mis en vente par les descendants de Paul Corbin (1862-1948), polytechnicien établi en Savoie en tant qu’ingénieur. Il collectionna les ivoires gothiques et japonais avec une science égale, comme Raymond Kœchlin à la même époque.
1340- 1350
Le style de cet ivoire est à rapprocher de celui du coffret de la châtelaine de Vergy (Louvre). Fondement de cette comparaison, les personnages aux joues rondes et aux yeux en « grains de café », typiques des ateliers parisiens de la première moitié du XIVe siècle.
Coffret
La plaquette constituait l’un des petits côtés d’un coffret d’ivoire. Les emplacements des agrafes qui maintenaient les faces entre elles sont visibles aux extrémités. Le fragment est l’un des éléments d’une série de coffrets, dits « composites » en raison de leur iconographie mélangeant plusieurs sources littéraires. Huit exemplaires complets sont identifiés à ce jour, dont celui du Musée de Cluny, acheté en 2007. Une rareté.
48 850 euros
Cette fois-ci point d’appel aux dons, mais une préemption en vente publique pour cette acquisition réalisée chez Beaussant-Lefèvre, à Drouot, le 5 avril dernier. L’œuvre rejoint le département des Objets d’art du Louvre, où elle n’a pas d’équivalent.
Gauvain
La scène est tirée du roman de Chrétien de Troyes, Perceval ou le Conte du Graal. Y sont contées les aventures de Gauvain, chevalier de la Table ronde. L’une d’elles le conduit au château de la Merveille où est enfermée Ygerne, la mère du roi Arthur. Pour la libérer, il doit passer l’épreuve du « Lit périlleux ». Lorsqu’on s’y endort, la couche est secouée de tremblements faisant teinter des clochettes. Leur son déclenche alors une pluie d’épées qui s’abat sur le dormeur. Gauvain, en y réchappant de justesse, brise le sortilège qui maintenait prisonnières la châtelaine et ses deux pucelles. Celles-ci se rendent au chevet du vainqueur pour le remercier. Un preux chevalier, ce Gauvain !
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Coffret médiéval : Gauvain au lit périlleux
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°660 du 1 septembre 2013, avec le titre suivant : Coffret médiéval : Gauvain au lit périlleux