Quel est le lieu d’un clip ? Celui que Michel Gondry signe pour Star Guitar des Chemical Brothers vous colle le nez à la vitre d’un TGV, par où défilent un peu de verdure française, quelques usines du futur, des gares de province. Il y a quelques années encore, un clip dressait une scène pour qu’un tube s’y donne en spectacle et s’y vende efficacement. A l’électro des Chemical Brothers, ce voyage offre d’abord un monde adéquat, monotone mais high tech, anonyme mais sophistiqué ; un espace et cette circonstance propres à une écoute transparente, plus ou moins idéale. Pour autant, ce n’est pas tout à fait dehors, de l’autre côté de la fenêtre que vous regardez : des reflets de métal, des zones floues indiquent que la campagne de Star Guitar est l’œuvre d’une géniale prouesse numérique. Surtout, c’est selon que le morceau accélère, ralentit, répète un rythme ou en change que se succèdent et pourquoi pas dansent maisonnettes en bordure de voie, poteaux électriques, trains qui foncent en sens inverse... Vous êtes donc dedans, dans la musique, dans son moteur. Ce clip ne déplie pas un paysage, mais une partition, un diagramme informatique. Dehors ou dedans ? Les deux évidemment. D’un écran l’autre, de l’ordinateur à la télé, de la télé à la vitre par où s’écoule le monde, de la production à l’écoute, du studio au grand air, Star Guitar, clip parfait, accomplit, en ligne droite et en boucle, tout le trajet de la musique.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Chemical Brothers, du studio au grand air
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°534 du 1 mars 2002, avec le titre suivant : Chemical Brothers, du studio au grand air