Alain Juppé a intronisé son nouveau président, François Barré.
BORDEAUX - Deux jours après avoir annoncé publiquement, le 1er octobre, qu’il conduirait la liste de l’UMP aux élections municipales de 2008, l’ancien Premier ministre et actuel maire de Bordeaux, Alain Juppé, a tenu personnellement à officialiser la nomination de François Barré, énarque et consultant sur des projets culturels et urbains, comme nouveau président du Centre d’architecture Arc en rêve. Ce dernier, élu le 26 juin, a donc attendu son intronisation officielle pour dévoiler les deux axes majeurs de la politique qu’il entend mener au sein de l’institution bordelaise.
Première orientation : la découverte et l’approfondissement. « Arc en rêve doit rester le lieu de référence absolue de la jeune génération, estime François Barré. Mais il doit aussi être le lieu de la redécouverte d’architectes moins connus ou moins montrés, tels Hans Scharoun, Arne Jacobsen, Edmond Lay ou Álvaro Siza. » Côté « approfondissement », seront mis en place un cycle de débats et de colloques et poursuivies les expositions monographiques sur de grands architectes avec, entre autres, l’invitation de pointures tels Peter Zumthor, Glenn Murcutt, Toyo Ito, ou encore, rayon « paysagistes », Alexandre Chemetoff. Par ailleurs, François Barré entend développer l’amélioration d’une « double pédagogie », la première envers le grand public, la seconde tournée vers les professionnels, en premier lieu les maîtres d’ouvrage. Ainsi, même si « c’est beaucoup plus facile et moins cher de faire des expositions monographiques, un effort sera porté sur les présentations thématiques », souligne Francine Fort, directrice d’Arc en rêve.
Reste le nerf de la guerre : l’argent. Aujourd’hui, la Ville octroie une subvention annuelle de 633 000 euros. « L’engagement de la Ville est considérable, mais il n’a pas bougé depuis dix ans », observe François Barré. Celui-ci est aussitôt « repris » par Alain Juppé : « La Ville de Bordeaux octroie 20 % de son budget à l’action culturelle », fait remarquer l’édile, ajoutant, non sans ironie, qu’aujourd’hui encore « la décentralisation fait l’objet de plus de discours que de budgets »... L’État, justement, contribue à hauteur de 163 500 euros au fonctionnement du lieu, les autres subsides provenant de la communauté urbaine de Bordeaux (100 000 euros) et de la Région Aquitaine (30 000 euros). « L’engagement de l’État pourrait être plus important, confirme François Barré, mais aussi celui la Région, peu contributrice, ou du département qui ne donne rien du tout. » Bref, résume le nouveau président, « mon but est de faire augmenter ces budgets ». Autre piste à développer : la recherche de fonds privés. Est ainsi d’ores et déjà prévue la création d’une « association des amis d’Arc en rêve » ainsi que d’un « club des partenaires ».
Arc en rêve, qui a soufflé ses vingt-cinq bougies l’an passé, semble en tout cas vouloir s’offrir un second souffle. Pour Francine Fort, « le fait qu’Alain Juppé ait tenu à présenter lui-même le nouveau président est un signe fort ». Les relations entre la Mairie et le Centre d’architecture étaient en effet moins assurées par le passé. Mais la route d’un troisième mandat passe sans doute par une vision accrue sur la fabrication même de l’espace dans lequel vivent les électeurs : la ville. Il s’agirait alors effectivement d’un « signe fort » !
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Changement de tête à Arc en rêve
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°267 du 19 octobre 2007, avec le titre suivant : Changement de tête à Arc en rêve