Benoît Platéus - Artiste

Dans une maquette du centre d’art, il a disposé les œuvres pressenties pour l’exposition – des œuvres récentes, mais aussi des productions plus anciennes ainsi que des inédits. « J’ai conçu le parcours de manière très organique, un peu comme une ville ou un paysage », confie l’artiste qui revendique l’intuition comme guide primordial. Né en 1972 à Liège, il fait ses études à l’École de recherche graphique de Bruxelles. Puisant son inspiration dans la littérature et le cinéma, Benoît Platéus s’empare d’images pour en inventer d’autres. Dans sa série de surexpositions présentées à Mons, on pouvait voir des images détruites par la lumière qui fut pourtant leur condition d’apparition. Platéus se situe dans une zone liminale, à la frontière du visible et de l’invisible. Les sculptures en résine colorée qu’il a réalisées à partir de bouteilles de produits chimiques Kodak suggèrent des images latentes, en devenir. Plus récemment, lors de ses séjours aux États-Unis, il s’est attardé sur les poteaux en bois portant les câbles téléphoniques dans l’espace urbain et sur lesquels sont agrafées des affichettes informatives (chat perdu, offre de service, etc.). À l’aide de la technique du frottage, qu’il voit comme un « moyen de faire de la photographie en négatif », il a récolté les empreintes des agrafes et de la trame du bois qui ont ensuite donné naissance à une série de peintures abstraites qui sont comme autant d’images mémorielles d’informations disparues. « Je suis fasciné par ce qui est pariétal, par les parois, les graffitis », confie l’artiste.